L’Algérie continue de constituer ses réserves en céréales, notamment en blé, dans un contexte marqué par une pression sur le produit et la hausse des prix sur le marché international, en raison de la guerre en Ukraine.
Le déclenchement de cette guerre, le 24 février dernier, a perturbé le marché du blé en raison du blocage de nombreux ports de la Mer Noire. Cette situation a également fait flamber les cours des céréales, atteignant des niveaux jamais enregistrés depuis 2008 pour le blé, dont le prix de la tonne a dépassé les 400 euros.
La Russie et l’Ukraine fournissent 30 % du blé et 15 % du maïs échangés à l’échelle mondiale. Avant le début de la guerre, il restait à l’Ukraine environ 6 millions de tonnes de blé et 15 millions de tonnes de maïs à exporter, et la Russie 12 millions de tonnes de blé et 3 millions de tonnes de maïs.
L’Algérie commande près de 500.000 tonnes de blé au Mexique
C’est dans ce contexte que l’Algérie a passé une nouvelle commande pour l’achat d’une importante quantité de blé auprès du Mexique, rapportent plusieurs médias, citant des opérateurs européens. En effet, selon les mêmes source, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a conclu, mardi, un accord avec des fournisseurs mexicains.
La commande porte sur la livraison de près de 500.000 tonnes de blé en deux tranches, soit 230 000 tonnes et 250 000 tonnes de blé dur, pour un prix d’achat entre 570 et 590 dollars la tonne, frais de transport inclus. Les livraisons devront se faire en trois parties : les 16 et 31 mai, le 1er et le 15 juin, et les 16 et 30 juin, précise-t-on.
L’Algérie est un gros importateurs de blé dans le monde. Elle dépend à hauteur de 60 % des achats sur le marché mondial pour satisfaire ses besoins de consommation qui s’élèvent en moyenne à environ 11 millions de tonnes par an.
Traditionnellement, l’Algérie importait la majorité de ses besoins en blé de France, mais, après la modification, en 2020, de son cahier des charges pour l’achat de blé, cela, lui a permis de diversifier ses sources d’approvisionnement, et de se détourner peu à peu du marché français de blé. A fin décembre 2021, la France a exporté moins de 1,2 million de tonnes à fin décembre 2021 (mi-campagne), contre 2 à 4 millions de tonnes en année normale à la même date.
Pour rappel, lors d’une entrevue avec des représentants de la presse nationale diffusée samedi dernier, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré : « L’Algérie possède actuellement des réserves (en blé) pouvant couvrir une période de huit mois. Nous sommes à la veille de la campagne de moisson dans le Sud ainsi qu’au Nord dans deux mois ».