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Nadia Ouchar : « En dépit du retour des pluies, nous sommes en pleine sécheresse »

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La directrice centrale de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), Mme Nadia Ouchar, a indiqué, ce mardi, qu' »en dépit du retour des pluies sur plusieurs wilayas entre octobre et novembre, nous sommes en pleine sécheresse ».

Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, Mme Ouchar a fait savoir que le taux national moyen de remplissage des barrages est, jusque-là, de 33,7%, ce équivaut à plus de deux milliards et demi de mètres cubes.

Selon la même responsable, « cet apport appréciable reste relativement bénéfique ». Car, il s’agit d’une légère progression au vu de l’inégalité dans la pluviométrie par régions. Pour ce début de l’année hydrologique, Mme Ouchar a estimé l’apport des pluies à 165 millions de m3 depuis le 5 novembre 2021, ce qui représente plus de 44% des apports depuis le mois de septembre dernier.

Le barrage Taksebt toujours en état critique

Précisant qu’à l’Est le taux de remplissage est de 57,5%, alors qu’au Centre et à l’Ouest, les taux n’ont pas dépassé, respectivement, les 29,6% et 22,5%. Toutefois, selon Mme Ouchar, hormis le (petit) barrage de Mascara qui a subi des lâchers d’eau, celui du Chelif n’a pas dépassé les 20,54% alors que celui de Taksebt, qui alimente l’Algérois, reste toujours en état critique, tandis que celui de Mao, qui alimente l’Oranie, n’a recueilli que quelque 50 millions de mètres cubes.

Pour la directrice centrale de l’ANBT : « il faut attendre encore quelques temps pour se prononcer sur un état des lieux plus ou moins exhaustif », rappelant que certains barrages se remplissent de la fonte de neiges.

Alors que la réduction de la pluviométrie se fait sentir ces dernières années, Mme Nadia Ouchar établit que « ces années vont être prises en référence pour établir des plans de gestion de la sécheresse afin de remédier à la gestion dynamique selon les apports disponibles en Algérie ».

Selon elle, l’impératif est « d’opter pour une rationalisation de la consommation de l’eau durant les périodes sèches, comme cela a été fait pour les années 2002, 2003 et 2004, au cours desquelles le pays a connu un sévère stress hydrique ».

Le taux national d’envasement des barrages est de 15%

Interrogée sur le taux d’envasement des barrages, la même responsable a fait savoir que le taux national est de 15% sur les 8,6 milliards m3 de capacité totale des barrages. « L’envasement est un phénomène naturel pris en considération lors de la conception des barrages. Il y a des actions d’entretien et préventives lors des crus pour y remédier », a-t-elle assuré.

La période de sécheresse qu’a connue le pays, a-t-elle expliqué, a entravé les travaux de dévasement des barrages car ces opérations nécessitent des quantités d’eau importantes. « Pour retirer 1 m3 de vase dans un barrage, cela nécessite 3 m3 d’eau. C’est pour cette raison que nous n’avons pas procédé à ces opérations pendant la période de sécheresse », a-t-elle argué.

Par ailleurs, l’invitée de la Radio nationale a souligné la nécessité de rationnaliser la consommation de l’eau dans un contexte de changement climatique, sachant également que l’Algérie est un pays aride à semi-aride. De plus, la stratégie du secteur des Ressources en eau implique des études de raccordement de barrages pour les transferts d’eau pour compenser l’aspect hétérogène des niveaux de précipitations à travers le pays, a-t-elle fait observer.

« S’agissant des zones urbaines, et dans un contexte de changement climatique marqué par des épisodes de sécheresses et d’autres de grandes crues, il faut réfléchir à mettre des dispositifs de retenue des précipitations », a estimé Mme. Ouchar.

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