Les troupes fidèles au général libyen Khalifa Haftar ont annoncé dimanche avoir fermé les frontières avec l’Algérie et déclaré « zone militaire » les pans de territoires concernés, rapporte l’agence Reuters.
« Les forces armées ont fermé la frontière entre la Libye et l’Algérie et l’ont déclarée zone militaire à l’intérieur de laquelle tout mouvement est interdit », a fait savoir l’organe de propagande de l’ANL.
L’information a été également rapportée samedi par le média Al Jazeera qui a indiqué que les troupes de Haftar se sont emparées d’un poste frontalier avec l’Algérie et l’ont déclaré comme zone militaire où tout déplacement est interdit.
Le même média a précisé que des camions militaires, des blindés et des pickups dotés de défense aérienne ont été déployés dans cette zone, ajoutant que les forces de Haftar ont expliqué que ce déploiement faisait partie de leurs opérations d’extension stratégique dans le sud-ouest de la Libye.
Al-Jazeera a également rapporté que les forces du général Haftar ont annoncé vendredi dernier le début d’une opération militaire contre des « terroristes takfiristes » dans le sud de la Libye, en précisant que des unités étaient en route pour libérer le sud libyen.
Réagissant en sa qualité de commandant suprême de l’armée, le Conseil présidentiel libyen a annoncé hier « l’interdiction de tout mouvement militaire dans le pays sans son approbation ». « Il est absolument interdit de repositionner des unités militaires, quelle que soit la nature de leur mission, ou d’opérer tout mouvement de convois militaires à quelque fin que ce soit, ou pour transférer du personnel, des armes ou des munitions », a déclaré le commandant suprême de l’armée libyenne dans un communiqué », a rapporté Al Jazeera.
Cette action belliqueuse du général Haftar intervient alors que l’Algérie tente de se repositionner en Libye. Une délégation de Sonelgaz conduite par le P-dg du groupe, Chaher Boulakhras, s’est rendue jeudi dernier à Tripoli (Libye) dans le cadre d’une visite de travail pour examiner les moyens d’approvisionner la Libye en énergie électrique durant l’été 2021. Fin mai dernier, un forum économique algéro-libyen s’est tenu à Alger.
Dans une interview accordée le 7 juin à la chaîne qatarie Al Jazeera, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a déclaré au sujet de la situation en Libye, que l’Algérie était prête à intervenir pour empêcher que la capitale Tripoli tombe entre les mains de ce qu’il a qualifié de « mercenaires », allusion aux troupes du général Haftar. Le chef de l’Etat a ajouté qu’ « on ne pouvait pas accepter qu’ « une première capitale africaine et maghrébine soit occupée par des mercenaires », en révélant que l’Algérie « allait intervenir ».
Le président Tebboune a ajouté : « On allait intervenir d’une manière ou d’une autre ». « On ne pouvait pas rester les bras croisés », a-t-il dit, en rappelant que l’Algérie avait dit que Tripoli était « une ligne rouge ». « Quand on avait dit ligne, c’était vraiment ligne et le message a été compris et Tripoli n’a pas été occupée », a-t-il déclaré.