Un projet de décret fixant les conditions d’exercice de l’activité d’installateur de chauffe-eau solaires et de panneaux photovoltaïques est en cours de préparation au niveau du ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables (MTEER).
Dans une interview accordée à l’agence officielle APS, le secrétaire général MTEER, Mohamed Salah Bouzeriba, a précisé que ce décret va, ainsi, réglementer l’activité d’installateur qui devra être en mesure de faire le dimensionnement des projets, l’installation et aussi la maintenance des panneaux photovoltaïques ou encore des chauffe-eau solaires.
Selon ce responsable, « il est nécessaire d’avoir ce texte réglementaire qui va définir les conditions de l’exercice de ces activités et qui garantira la qualité des installations, ce qui permettra de protéger l’utilisateur ». A ce titre, M. Bouzeriba a souligné que le ministère n’a pas la garantie que les anciennes installations de panneaux photovoltaïques aient été réalisées par des professionnels, « sans préjuger de la qualité de ces installations », a-t-il ajouté.
Autre avantage de ce décret, une fois les conditions d’exercice de ces activités définies, il sera possible de créer des petites entreprises dans le domaine des services énergétiques et cela en collaboration avec le ministère délégué auprès du Premier ministère chargé des micro-entreprises, a expliqué M. Bouzeriba. Il a, toutefois, mis l’accent sur la condition faite de donner à ces petites entreprises un plan de charge et leur assurer une activité pérenne du fait de leur vulnérabilité et la nécessité de les accompagner de bout en bout.
Un projet de réalisation d’un mini réseau électrique photovoltaïque local à Illizi
Toujours dans le cadre de la création de petites entreprises, M. Bouzeriba a évoqué leur rôle « éminemment important » dans le bon fonctionnement d’un projet de réalisation d’un mini réseau électrique photovoltaïque local au niveau de la wilaya d’Illizi dans le Sud de l’Algérie.
Ce projet pilote qui est « pour le moment, dans la phase de dimensionnement », a-t-il mentionné, devrait permettre d’alimenter 24 foyers en énergie électrique photovoltaïque. Il sera lancé avec les autorités locales, en concertation avec l’ensemble des fabricants algériens des panneaux photovoltaïques, qui participeront au niveau des comités techniques, a-t-il ajouté.
L’objectif de ce projet est de proposer aux pouvoirs publics « une solution viable économiquement et techniquement » qui sera sécurisée par un groupe électrogène ou tout autre moyen. Le projet pilote d’Illizi donnera par ailleurs la possibilité aux décideurs de dupliquer cette solution dans les zones isolées qui sont nombreuses et éparses et qui ne sont pas raccordées au réseau conventionnel, a-t-il indiqué. Cette solution permettra, en outre, à l’Etat de faire des économies, vu que le raccordement de ces zones isolées au réseau conventionnel coûtera plus cher.
M. Bouzeriba a précisé, que cette solution palliative doit être « pérenne » souhaitant qu’il y ait des entreprises locales de services qui se chargeront d’entretenir et de faire fonctionner ce mini réseau, vu qu’il n’est pas évident de pouvoir le piloter à partir du Nord du pays.
Crédit à la consommation : le MTEER veut en faire bénéficier les produits de l’efficacité énergétique
Le même responsable a fait savoir que le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables œuvre pour la création d’un « crédit vert » qui consiste à l’inscription des produits et moyens qui contribuent à l’efficacité énergétique dans la nomenclature des produits éligibles au crédit à la consommation.
Ce projet consiste à intéresser les banques quant à l’octroi de crédits pour l’achat de chauffe-eau solaires, de panneaux photovoltaïques ou tout autre produits qui jouent un rôle dans l’efficacité énergétique et la promotion des énergies renouvelables, a-t-il indiqué.
Le responsable a expliqué qu’il devrait être tout aussi bien possible d’accorder un crédit pour l’achat d’une cuisinière que pour un panneau photovoltaïque et inscrire ce type de produits dans la nomenclature des produits éligibles au crédit à la consommation, à condition que le produit soit, bien sûr, avec un taux d’intégration appréciable qui avoisinerait les 50%.
Il n’est pas question, pour M. Bouzeriba, d’inscrire des produits importés dans la liste des produits éligibles, mais par contre les produits qui sont fabriqués localement peuvent bien profiter du crédit à la consommation. « Ce qui permettra de démocratiser un peu plus l’efficacité énergétique de manière générale », a-t-il souligné. M. Bouzeriba a tenu à signaler que cette initiative du « crédit vert » avait été évoquée, cela fait déjà quelques années, du temps où il travaillait à l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE).
Projet de production locale d’onduleurs
Autre projet que le ministère est en train de monter, celui de la production locale d’onduleurs qui permettront d’injecter la production électrique photovoltaïque dans le réseau électrique, a fait savoir son secrétaire général.
Il s’agit d’onduleurs qui seront produits par Elec El Djazair en partenariat avec un opérateur italien, a précisé M. Bouzeriba, en ajoutant que le MTEER a insisté pour un taux d’intégration appréciable qui a été défini par le groupe public à pas moins de 50% dans un premier temps.
Ce taux fixé comme objectif au démarrage de la production est appelé à augmenter avec le temps pour atteindre un niveau plus important, « grâce à l’exigence faite au partenaire italien d’assurer un transfert de technologie et de savoir-faire », a mentionné M. Bouzeriba.