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Algérie : un projet de charte sur les économies d’eau pour éviter la crise hydrique

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Confrontée ces dernières années à une situation hydrique « préoccupante » en raison du manque de pluviométrie, le ministère des Ressources en eau a élaboré un projet de charte sur les économies d’eau, qui sera soumis au gouvernement début mai prochain.

En effet, ce projet de charte sur les économies d’eau, dont l’agence officielle APS a rapporté ce mercredi 28 avril 2021 le contenu, a tiré la sonnette d’alarme sur une situation hydrique « préoccupante » en Algérie tout en proposant une nouvelle stratégie contenant des solutions adéquates pour y faire face. 

Faisant un constat global sur les ressources en eau à travers le pays, le projet de charte explique que l’Algérie est soumise à des conditions hydroclimatiques « défavorables », caractérisées par des précipitations irrégulières avec une forte variabilité saisonnières et interannuelle des écoulements.

L’Algérie est classée parmi les pays pauvres en eau

Tout en affirmant que l’Algérie est classée parmi les pays pauvres en eau et très proche d’une situation de crise, la charte indique  que lors de l’année hydrologique 2019/2020, le déficit pluviométrique a atteint 30%  par rapport à l’année précédente.

Le document, élaboré par le ministère des Ressources en Eau, insiste ainsi sur l’urgence de mettre en œuvre des mesures d’adaptation de court, moyen et long terme pour éviter une situation de crise hydrique.

S’agissant du potentiel actuel du pays en eaux renouvelables (superficielles et souterraines), le document a indiqué, qu’elles sont évaluées à 18,2 milliards de m3/an ajoutant qu’en 2020, les ressources mobilisées pour tous les usages ont atteint 11,41 milliards de m3 soit 86% des potentialités.

Selon la même source, les ressources en eau sont soumises à plusieurs contraintes à l’origine d’importantes déperditions des ressources dont la surexploitation des eaux souterraines, les pertes dans les réseaux d’eau potable, la pollution des ressources et l’impact du changement climatique.

Mettre en garde contre le gaspillage de l’eau et de démontrer comment l’économiser

Ce projet de charte sur les économies d’eau, élaboré en incluant les propositions des départements ministériels, administrations, associations et médias, a pour but ultime de mettre en garde contre le gaspillage de l’eau et de démontrer comment l’économiser.

Il se veut « une première réponse globale et cohérente à une problématique récurrente qui, si elle est loin d’être nouvelle, revêt à présent un caractère d’extrême urgence pour lutter contre la déperdition et la dilapidation de l’eau ».

La charte appelle dans son ensemble à « une mobilisation collective » de tous les acteurs et utilisateurs de l’eau autour d’engagements en faveur de l’économie et de la préservation de cette ressource vitale.

Elle propose un ensemble d’objectifs à l’adhésion de tous les acteurs concernés par les ressources en eau afin qu’ils puissent les intégrer dans leurs programmes respectifs.

« Ces objectifs consistent à réduire les consommations en eau, éviter autant que possible la pollution des eaux, utiliser une eau de qualité appropriée à l’usage, récupérer les eaux de pluie et utiliser les eaux épurées », a souligné la même source.

Les démarches proposées pour éviter la crise hydrique

Parmi les plus importantes démarches proposées dans le projet de charte sur les économies d’eaux afin d’éviter une crise hydrique dans le pays, figurent la réhabilitation et la modernisation des réseaux d’alimentation en eau, la généralisation du comptage des consommations, une fiscalité plus adaptée ainsi que le développement des techniques d’irrigation localisées. 

Le projet de charte sur les économies d’eaux souligne l’impérativité de réduire les consommations et les gaspillages d’eau au niveau des ménages, appelant à faire de  « gros efforts d’information et de sensibilisation pour faire évoluer les comportements et les habitudes de consommation de l’eau.

Tout en soulignant la nécessité d’un travail collectif  réunissant tous les acteurs évoluant dans ce domaine y compris les différents départements ministériels, les entreprises de distribution d’eau et les collectivités locale, ce projet de charte a appelé à une » généralisation du comptage des consommations d’eau pour assurer une bonne gestion de cette ressource ».

« L’absence du comptage des consommations d’eau entraîne un important gaspillage de ressources », a relevé la même source assurant que plusieurs pays ont montré qu’avec un compteur et une tarification adaptée, il est possible de réduire notablement la consommation d’eau quotidienne.

Le projet de charte a souligné que la lutte « efficace » contre les vols et les piquages illicites  de cette ressource vitale mettra sûrement fin à « une réduction substantielle des volumes d’eau mis en distribution ainsi qu’aux perturbations générées sur les réseaux.

Une tarification de l’eau « plus adaptée » peut changer les comportements

Tout en considérant, que la tarification et la fiscalité actuelle de l’eau « ne sont pas encore utilisées comme un outil d’incitation aux économies d’eau en raison que les prix facturés aux abonnées ne reflètent pas son coût réel, la nouvelle charte a considéré qu’à travers une tarification sur l’eau et une fiscalité « plus adaptées », on pourra parvenir de manière progressive et sélective à instaurer des comportements des usagers plus économes vis à vis de l’eau.

Appelant à une augmentation de la productivité de l’eau dans le secteur de l »agriculture par des techniques d’irrigation améliorées, le document  a souligné l’importance de la mise en place d’incitations financières pour encourager les entreprises activant dans le secteur industriel à engager des actions d’économie d’eau (recyclage des eaux).

Le document considère que le secteur du bâtiment a un grand potentiel d’économie d’eau en mettant en place une stratégie pour la rationalisation de l’usage de l’eau, en affirmant que les besoins de la réutilisation des eaux usées épurées et particulièrement dans le domaine agricole, sont bien réels.

Ce présent document a rappelé dans ce cadre que l’objectif stratégique retenu dans le cadre du plan directeur  national de réutilisation des eaux usées épurées consiste à augmenter graduellement le taux de réutilisation pour atteindre progressivement 50% en 2020 et 55 % en 2030″.

« Il devient nécessaire de mettre en place un réseau national de surveillance piézométrique des systèmes aquifères pour assurer une gestion durable des ressources en eaux souterraines qui sont actuellement menacées par la surexploitation », a souligné la même source qui a appelé à promouvoir les projets de recherche sur les économies d’eau.

Il existe, également parmi les démarches préconisées  la mise en place de périmètres de protection des champs de captages destinés à l’approvisionnement en eau potable ainsi que la protection des bassins versants et des barrages contre l’érosion et l’envasement.

L’intensification des  programmes d’épuration des eaux usées et l’encouragement de la réalisation de bassins d’orage routiers figurent également parmi les mesures citées dans le document.

Algérie-Eco avec APS

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