Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, a indiqué, jeudi à Alger, l’importation du blé par l’Algérie en tant que matière première dépasse largement les besoins du marché.
Lors d’une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la Nation, Abdelhamid Hemdani a évoqué l’approvisionnement des minoteries en blé. A ce propos, le ministre a fait savoir qu’une commission commune a été installée entre les ministères de l’agriculture, des finances et de l’industrie, pour examiner le dossier de plus de 200 minoteries et trouver les solutions aux problèmes liés à leur approvisionnement en matière première.
Selon lui, il y a 400 minoteries et l’importation du blé en tant que matière première dépasse largement les besoins du marché. « Est-ce qu’on doit importer pour combler les besoins du marché ou répondre aux besoins de ces minoteries qui veulent produire avec toutes leurs capacités en dépit des milliards de dollars qui coûte à l’Etat ? », s’est interrogé M. Hemdani, a rapporté l’agence officielle APS.
Le ministre a indiqué que son secteur a pris une série de mesures relatives au développement de la production agricole, toutes filières confondues, en accordant la priorité aux investissements dans les produits de base de large consommation en vue de réduire la facture d’importation qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat.
En réponse aux questions du membre du conseil de la nation, M. Hemdani a évoqué les programmes de développement de la production notamment les produits de base, comme le blé et le lait pour limiter la dépendance du pays à l’étranger.
Des mesures ont été prises pour encourager les privés à investir dans les filières stratégiques à la faveur de la facilitation des procédures administratives pour obtenir le foncier agricole via le guichet unique existant au niveau de l’office national du développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes. Un total de 136.000 hectares a été accordé, outre une superficie supplémentaire de 500.000 hectares pour l’investissement, a rappelé le ministre, ajoutant que la priorité est accordée aux investisseurs dans les produits de base comme le blé et le lait.
L’investisseur ne doit pas dépendre des subventions de l’Etat pour les matières premières importées pour leur transformation
Concernant l’investissement dans les laiteries et leur approvisionnement en lait, le ministre a affirmé que son secteur s’apprête à mettre en place une stratégie de distribution de lait subventionné en vue de l’assurer aux citoyens avec possibilité d’intégrer un grand nombre de laiteries dans cette démarche en fonction des quantités disponibles.
Les quantités de la poudre de lait sont fixées annuellement, puisque l’Etat consacre chaque année une enveloppe financière considérable pour importer cette matière qui connait une hausse dans les marchés mondiaux, a-t-il expliqué. Il a également plaidé pour l’encouragement de la production du lait frais en investissant dans cette filière stratégique. Pour ce faire, a-t-il dit, « des mesures incitatives ont été prises, lesquelles consistent en l’octroi du foncier agricole pour l’élevage des animaux producteurs de lait et l’encouragement de la production du fourrage ».
Estimant que les matières premières sont le véritable investissement, le ministre de l’Agriculture a affirmé que « l’investisseur ne doit pas dépendre des subventions de l’Etat pour les matières premières importées pour leur transformation, mais il doit en être le producteur d’au moins 30% comme première étape », ajoutant qu’il y a des étapes pour la production locale de la matière première, en l’occurrence les céréales, les oléagineux et la betterave sucrière, et ce pour réduire la dépendance à l’extérieur.