La dette publique de l’Algérie a augmenté de 5,8%, passant de 45,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à 51,4% en 2020, a indiqué la Banque mondiale dans son dernier bulletin d’information économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) intitulé « Vivre avec la dette : comment les institutions peuvent tracer la voie de la reprise dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ».
La dette publique du pays va augmenter dans les années à venir, selon les prévisions de la Banque mondiale. En effet, la dette de l’Algérie devrait augmenter de 4,7% en 2021, pour s’établir à 56,1% du produit intérieur brut (PIB), pour atteindre 60,5% en 2022 et 65,3% en 2023, selon les prévisions de la Banque mondiale.
La dette interne de l’Algérie est estimée à 50,8% du PIB en 2020 contre 45% en 2019. La dette extérieure publique est à 0,6% du PIB. La dette extérieure publique et privée de l’Algérie a baissé de 0,4%, passant de 2,3% du PIB en 2019 à 1,9% en 2020, a précisé le même rapport.
L’économie algérienne s’est fortement contractée en 2020 en raison de mesures visant à contenir la pandémie et une baisse significative de la production d’hydrocarbures, contribuant à une détérioration majeure des déficits, a rappelé la Banque mondiale dans son dernier rapport, en précisant que la performance économique de l’Algérie est en baisse en raison de la stagnation de la production d’hydrocarbures et d’un modèle dérivé du secteur public.
L’institution de Bretton Woods a indiqué que la croissance annuelle moyenne du PIB réel a atteint 3,3% entre 2010 et 2016, avant de retomber à 1,1% après 2017, entraînant une croissance négative du PIB par habitant.
Le secteur des hydrocarbures a reculé de 2,1% par an depuis 2010 en raison de la baisse des investissements, la hausse de la consommation intérieure entraînant une baisse annuelle de 2,8% des volumes d’exportation, selon le même rapport qui précise que ceci, combiné à la baisse des prix internationaux du pétrole, a abouti à des déficits du compte courant et du budget global en moyenne de 13% et 11% du PIB, respectivement, depuis le choc pétrolier de 2014.
L’institution de Bretton Woods a indiqué que les dépenses publiques réelles ont depuis stagné et le rythme de croissance des secteurs hors hydrocarbures s’est ralenti, soulignant qu’au milieu des mesures de confinement de la COVID-19 et d’une contraction de la production d’hydrocarbures, le PIB réel devrait s’être contracté de 5,5% en 2020.
La Banque mondiale a estimé que le secteur des hydrocarbures devrait avoir baissé de 8,5%, sous l’effet d’une forte baisse de la production de pétrole brut, pour se situer en deçà du quota de production de l’OPEP de l’Algérie.
En raison des effets volume et prix, les exportations ont chuté de 37% en 2020, malgré une dépréciation modérée du taux de change, selon le même rapport qui a rappelé qu’au cours des onze premiers mois de 2020, les importations ont diminué de 18% en glissement annuel, avec une contraction prononcée des importations de machines et d’équipements.
Le déficit du compte courant devrait avoir augmenté à 14,4% du PIB et les réserves internationales ont chuté de 24%, à environ 12,8 mois d’importations, selon la Banque mondiale.