Le Project finance ou financement de projet est « une bouffée d’oxygène pour les entreprises qui ont souvent des difficultés à présenter des garanties pour bénéficier d’un crédit », a souligné jeudi le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, lors de conférences « Les rendez-vous de l’entreprise » organisées à Oran sur ce thème.
« Le Project finance est un mode de financement alternatif au modes de financement classiques (emprunt bancaire), il est plus approprié dans certains cas. Il concerne des projets délimités, structurés et encadrés juridiquement, sa spécificité est qu’il y a un recours limité aux actionnaires du projet en terme de garanties », a expliqué à Algérie Eco le directeur du cabinet de conseil BraveHill, co-organisateur de cette conférence.
Ce type de financement « est avantageux pour toutes les parties prenantes : les institutions, les organismes publics, les entreprises et les banques », a précisé M. Haddad.
En effet, dans le cadre du Project finance, les établissements prêteurs qui s’impliquent dans le management du projet sont intégrés au coeur du projet (validation du business plan, sécurisation du projet, assurance de sa pérennité) se rémunèrent sur les flux de trésorerie (cash-flows).
« On a tout un réseau d’experts indépendants dans le secteur d’activité concerné qui connaissent les différents acteurs et qui sont capables de nous donner leur avis, de valider le projet sur plein d’aspects (techniques, financiers ou les données de marchés) qui vont nous aider à accompagner et mettre en oeuvre ce projet avec le porteur », a expliqué le directeur général de BNP Paribas Algérie, Pascal Fevre, à Algérie Eco en marge des conférences.
Un contexte favorable
La baisse des exportations d’hydrocarbures et ses conséquences sont pour le président du FCE « une opportunité pour chercher des alternatives pour faire face aux dépenses incompressibles ». Dans ce contexte, « il est temps de réduire le recours au budget de l’Etat et d’introduire de nouvelles pratiques ayant fait leurs preuves dans les pays émergeants », a lancé Ali Haddad.
« Il convient maintenant de varier les modes de financement y compris en s’orientant vers les modes les plus innovants pour une meilleure allocation des ressources disponibles » a analysé le conseiller et représentant du ministre des Finances, Said Ait Saadi, notant que « le contexte est mûr pour ce saut qualitatif ».
Par ailleurs, le Project finance est « un outil pour développer les synergies des autorités publiques et du secteur privé dans le cadre de partenariats public-privé », a complété le président du FCE.
Mais le project finance et les partenariats publics-privés « ne doivent surtout pas être perçus comme étant exclusivement dictés par une conjoncture particulière et donc forcément éphémère », a ajouté Said Ait Saadi.
Le patron des patrons a, par ailleurs, expliqué que le « FCE a déjà préconisé de développer un marché financier en mesure de prendre en charge les besoins des entreprises et de l’économie nationale ».