Le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer s’est exprimé, mercredi 10 février 2021, sur le blocage des sites électroniques d’information et les détenus d’opinion en Algérie.
Dans un entretien accordé au site L’Express Dz qui l’a interrogé sur la presse libre et indépendante et les détenus d’opinion, le ministre a réitéré : « (…) il n’existe pas de prisonniers d’opinion en Algérie. »
« Il ne faut pas, pour des motivations occultes, faire l’amalgame entre l’emprisonnement d’un journaliste pour délit d’opinion et le caractère sacro-saint de la justice lorsqu’un délit est commis, quand bien même par un journaliste », a-t-il dit, en référence au cas du journaliste Khaled Drareni condamné en septembre dernier à deux ans de prison ferme.
Pour Belhimer : « Le journaliste a des devoirs et des droits garantis et protégés par la loi en sa qualité de professionnel de l’information. Mais lorsqu’il commet des délits il est jugé et condamné comme tout citoyen qui enfreint la loi. Nul n’est au-dessus de la loi. »
« Dans un premier communiqué, nous avions invité les parties au procès à user des voies de recours dans un climat apaisé, loin de toute politisation, de toute manipulation et de toute ingérence, notamment étrangère », a-t-il rappelé.
Rappelant que « des peines ont été prononcées dans des décisions de justice et les voies de recours légales ont été épuisées », il a indiqué : « Il s’agit ici d’autorité de la chose jugée par une institution, une autorité, un pouvoir disposant du double statut de l’indépendance et de la séparation des autres pouvoirs », a-t-il soutenu, en ajoutant que « les mesures d’amnistie qui peuvent être décidées pour abréger les peines prononcées sont du seul ressort du président de la République. »
Selon lui, la Constitution énonce dans son article 50 que »le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté » », a-t-i dit, en expliquant : « Or, ce n’est pas de délit de presse dont il s’agit dans le cas d’espèce même si le prévenu exerçait le métier de correspondant de médias étrangers sans accréditation préalable. Non seulement il n’avait pas cette accréditation, mais ne l’a jamais demandée.
Le porte-parole du Gouvernement a indiqué que la qualification des faits par la chambre d’accusations est : « L’incitation à « attroupement non armé, soit par discours proférés publiquement, soit par écrits ou imprimés affichés et distribués », punie par l’article 100 du Code pénal », « l’atteinte à l’unité nationale, punie par l’article 79 du Code pénal ».
Interrogé sur les nombreux sites algériens d’information qui ne sont pas accessibles en Algérie, Belhimer a indiqué : « Motivés par une mauvaise foi ou par ignorance, certains incombent à tort « le blocage » de leurs sites d’information au ministère de la Communication et interprètent cela comme de la « censure ». »
« A cet effet, nous tenons à préciser que ces « blocages », ou je dirais plutôt interruption, sont dus à des problèmes techniques notamment la mauvaise connexion qui n’est nullement du ressort du ministère la Communication », a-t-il argumenté.
Et d’ajouter : « Justement l’un des avantages de l’hébergement dans le domaine « .dz » c’est de couper la voie à ces diffamations et garantir une transparence et une sécurité à l’activité des sites électroniques d’information et autres. »