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Une plainte contre le créateur du RHB pour faux et usage de faux et exercice illégal de la pharmacie

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Le Dr Mohammed Bekkat, président du Conseil National de l’Ordre des médecins, a été l’invité aujourd’hui du forum  d’El Moudjahid, où il a fait le tour de l’actualité du secteur de la santé.

L’hôte d’El Moudjahid, est revenu sur l’affaire du complément alimentaire RHB (Rahmat Rebbi) qui se voulait être un traitement miracle pour  guérir la maladie du diabète et qui a fait couler beaucoup d’encre.

Le Docteur Bekkat a estimé que « ça relève de la charlatanerie, car, on ne peut pas fabriquer un médicament et le mettre sur le marché et mettre en danger la vie de milliers de gens sans vérifier la conformité du médicament, en passant  par tout un processus, les laboratoires, l’autorisation de mise sur le marché, en plus de ça, le fabricant du médicament, n’a aucune preuve d’une qualification quelconque en médecine ou en pharmacie…etc ».

Le conférencier a noté que, « cette affaire est un trouble à l’ordre public, parce que face à une désespérance, le RHB a créé un espoir infondé, tout en sachant que 4 à 5 millions d’algériens sont atteints de diabète, entre ceux qui le savent et ceux qui l’ignorent » en ajoutant que, « cette affaire n’aurait pas du prendre de l’ampleur si les autorités concernées avaient réagi à temps ».

Il a également déclaré qu’ «  Avec la collaboration de nos collègues pharmaciens, une plainte sera déposée contre le créateur du RHB et cela pour usurpation de fonction, faux et usage de faux et exercice illégal de la pharmacie ».

Et pour ce qui concerne les herboristes, M.Bekkat, a insisté sur la nécessité de leurs assurer un cadre légal d’exercice pour éviter des dérives.

Concernant la loi complémentaire sur la santé, M.Bekkat a estimé qu’ « elle est positive et évolutive, mais, la loi sur la santé doit être pérenne au moins pour 10 ans » en regrettant, le fait que « l’avis des experts du secteur n’a pas été consulté.

Mais il a déploré quand même, quelques dispositions qui ne sont pas selon lui « tout à fait positives » en expliquant que « le médecin n’a pas besoin d’une juridiction spéciale, les fautes médicales sont du ressort des tribunaux », notant que, « 10% des dispositions de la loi sanitaire sont consacrées à ça ».

Il a aussi plaidé pour la création d’un conseil national de la santé qui réunira tous les acteurs du secteur et  insistant sur la nécessité de décentraliser le secteur sur les plans politique et économique, pour permettre des solutions locales et la réorganisation des établissements de la santé, ainsi, assurer une meilleure prise en charge des citoyens et leurs rendre  la confiance vis-à-vis du secteur, qui est selon lui « dans un état délabrant »,

« Nos hôpitaux sont devenus des écuries, a-t-il déploré, vous rentrez avec une infection et vous en sortez avec une autre » mais pour lui la faute incombe à la fois «  au personnel et aux citoyens pour manque de civisme ».

Il a plaidé également, pour la création d’un organe de veille sanitaire, qui permettra de se prémunir contre les épidémies multiples.

10.000 médecins formés en Algérie travaillent dans d’autres pays

Abordant la fuite des cerveaux particulièrement les médecins, le Docteur a reconnu que c’est une saignée  pour le  pays puisque, « près de 10.000 médecins formés en Algérie travaillent dans d’autres pays notamment la France, et ce pour des causes économiques », et pour lui « Il faut des réponses économiques pour des demandes économiques », continuant dans le  même sens et concernant la formation, M.Bekkat a relevé un dysfonctionnement, au niveau des formateurs et au niveau du programme scolaire.

Par ailleurs, le conférencier a appelé à un rapprochement entre les décideurs et les acteurs du secteur de la santé pour lever les verrous.

Le Docteur a rappelé que, son conseil ne dispose pas de moyens pour la prise en charge par exemple des formations et des stages bloqués…etc , mais il vit des cotisations, pourtant, cet organisme est obligataire pour tous les médecins « 100% d’inscrits pour les privés et 96% pour le public ».

 

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