La secrétaire générale du parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a déclaré, hier samedi, lors de son procès dit du « complot » à la cour d’appel militaire de Blida, qu’il n’y avait pas eu de complot, et qu’elle se battait pour changer de régime et incarner la volonté populaire, rapporte ce dimanche 3 janvier 2021 le quotidien arabophone El Khabar.
Interrogée par le juge pour savoir si elle a assisté à la réunion, Louisa Hanoune a indiqué que son parti « est indépendant du pouvoir. Cela ne veut pas dire qu’il ignore l’évolution de la situation dans son pays, au contraire, il est jaloux de l’intérêt de l’Algérie, car le parti a été créé en 1990 et a cherché le pluralisme pour trouver des solutions aux problèmes nationaux ».
Le juge : « Ma question est claire? » Louisa Hanoune: « Ce n’est pas la première fois que je rencontre des responsables de la hiérarchie de l’Etat, j’ai rencontré tous les présidents sauf Boumediene, les responsables de la sécurité nationale, et j’ai aussi rencontré Ahmed Gad Salah en janvier 2014, et plusieurs fois j’ai rencontré des ministres, des walis et des chefs de gouvernement ».
« Je suis militante, députée et un responsable politique soulève des inquiétudes, et j’avais l’habitude de rencontrer Abdelaziz Bouteflika, et quand il est tombé malade, j’ai rencontré son conseiller personnel car il agit au nom de son frère et j’avais l’habitude de lui faire part de mes inquiétudes. Le 27 mars 2019, j’ai participé à une réunion de consultation », a-t-elle ajouté.
Le juge : « Qui a proposé la rencontre? » Louisa Hanoune: « Le conseiller … il a autorité, et il représente le président. La réunion s’est déroulée officiellement en milieu de journée, pas en secret, en plus elle a été très courte, durant à peine entre 50 minutes et une heure et dix minutes ».
Le juge: « Cela signifie-t-il que vous avez assisté à la réunion? » Louisa Hanoune: « Oui, j’étais préoccupée par une révolution dans le pays, par les marches et le risque de blocage du pays. Je craignais pour mon pays, et il était de mon devoir en tant que responsable politique de lutter pour éviter au pays des situations incontrôlées. Oui, j’ai participé à la réunion, et j’ai dû faire entendre ma position, à savoir que le président Bouteflika devait annoncer à la hâte sa démission ».
Le juge: « Mais pourquoi un seul parti a participé à la réunion? » Louisa Hanoune: « Le conseiller a déjà rencontré plusieurs partis, j’ai reçu un coup de fil de sa part le 26 mars et tout le monde avait peur des distorsions et des événements incontrôlés ».
Le juge: « Est-ce une réunion de complot? » Louisa Hanoune: « C’était juste une réunion consultative … Lorsque des chaînes TV privées annoncent qu’il y a eu un complot, à l’issue d’une réunion en présence d’officiers des renseignements français, pour moi, c’est une atteinte à l’Erat algérien, c’est cela le complot ».
Le juge: « La réunion a-t-elle eu un effet? » Louisa Hanoune: « Il était possible pour l’ancien président de hâter sa démission et prendre avec lui son Parlement et le gouvernement, en réponse aux demandes populaires, et selon ma conviction, si cela s’était matérialisé le 28 mars, nous aurions évité ce qui s’est passé ».