Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hemdani, a évoqué, lundi, les possibilités d’exportation de la viande algérienne tout en faisant savoir que l’importation des viandes rouges fraîches et congelées est interdite.
Intervenant dans l’émission « LSA Direct » du journal Le Soir d’Algérie, le ministre a indiqué que les produits nationaux sont très compétitifs sur les marchés internationaux notamment au Moyen-Orient et en Russie. « Il y a des produits phares qu’on peut placer facilement sur le marché mondial », a-t-il dit en lançant un appel aux opérateurs pour s’y impliquer.
Mais pour cela, M. Hemdani a expliqué que le marché mondial est exigeant, et que « nous devons nous inscrire dans cette dynamique d’exportation et mettre en place un dispositif à même de faciliter le processus d’exportation » citant au passage « les contraintes du fret », qu’il a considéré parmi des contraintes à « notre portée ».
Le son pour alimentation de bétail disponible à un prix raisonnable
Le ministre a indiqué que son département était en train de mettre à la disposition des éleveurs le son de blé pour l’alimentation de bétail à un « prix raisonnable ».
Hemdani a expliqué que son département s’est engagé, à travers l’Office national des aliments du bétail (ONAB) à couvrir les besoins du marché national avec un produit alternatif qui est le son de blé pour le substituer au maïs dont le prix a fortement augmenté sur les marchés mondiaux en raison de la crise sanitaire de la Covid 19.
A ce propos, le ministre a fait part d’un nouveau dispositif qui stipule que 30% du son des meuneries issu de blé tendre et dur doit revenir à l’Onab qui doit le distribuer, à son tour, aux éleveurs, mettant ainsi fin à la spéculation qui fait que le prix du son soit commercialisé à un prix très élevé soit « deux fois plus que le prix du blé ».
A cet effet, le ministre a fait savoir qu’une nouvelle note à l’intention des walis a été promulguée par le ministère, leur ordonnant d’infliger des pénalités aux spéculateurs, ajoutant que le prix du son a été plafonné à 1500 dinars et qu’il ne devrait pas dépasser ce seuil.
Affaire du blé avarié importé de Lituanie
Interrogé sur le blé avarié importé de Lituanie, le ministre a affirmé que « les résultats préliminaires des analyses ont confirmé que le blé est enrobé ( touché par les pesticides) », ajoutant que les analyses sont toujours en cours pour déterminer le degré de la gravité de ce pesticide.
Il a tenu à préciser que toute transaction commerciale obéit à un cahier de charges et, qu’à l’embarquement, le produit est testé pour s’assurer qu’il est sain, loyal et marchand, ajoutant qu’à l’issue des contrôles, « il s’est avéré que ce blé ne répondait pas aux conditions exigées ».
Par ailleurs, le ministre a évoqué la stratégie de son département qui œuvre pour le développement des grandes cultures afin de réduire la facture des importations des produits alimentaires.
« Nous avons lancé ce programme pour développer les filières de base notamment les huile, le lait, les blés (dur et tendre), le maïs et le sucre », a-t-il énuméré, affirmant que l’objectif est de « satisfaire au moins 30% des besoins du marché national en ces produits et réduire les dépenses ce qui permettra de renflouer les caisses de l’Etat ».
Le développement de la production de blé permettra à l’Algérie d’économiser 1 mds de dollars
A titre indicatif, il a expliqué que le développement de la production de blé permettra à l’Algérie d’économiser un milliard de dollars et celle du colza 500 millions de dollars.
Le ministre a toutefois souligné la nécessité d’une production équilibrée basée sur les principes du développement durable et qui tiendrait compte des besoins du marché.
« Il ne faut pas focaliser sur un produit au détriment d’un autre et réaliser des excédents qui deviennent problématiques par la suite », a-t-il recommandé, affirmant à ce propos que son département travaille sur une cartographie agricole de territoire afin de créer des pôles agricoles, en tenant compte de la spécificité et de la vocation de chaque région mais aussi des changements climatiques et de la fragilité de certains écosystèmes.
« En somme, nous adoptons une forme de régulation basée sur des indicateurs économiques, techniques et climatiques qui nous permettra de réaliser notre stratégie », a-t-il résumé.
A une question sur le méga-projet d’élevage de vache que l’Algérie avait initié en partenariat avec des opérateurs américains, le ministre a répondu que ce projet » fait partie du passé « .
Le projet portait sur 30.000 vaches par ferme, ce qui est « inconcevable », a-t-il jugé, en évoquant ses éventuels « impacts néfastes sur l’environnement ».