Deux nouvelles usines de production de panneaux photovoltaïques entreront bientôt en production en Algérie ce qui augmentera les capacités de production, selon le rapport annuel du Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE) intitulé « Transition énergétique en Algérie: Leçons, état des lieux et perspectives pour un développement accéléré des énergies renouvelables » et publié par l’agence officielle APS.
Les capacités de production de ces deux nouvelles usines totalisent une capacité de production annuelle de 260 MWc, selon le rapport du CEREFE. Le premier projet « Milltech » est prévu dans la wilaya de Mila et devrait rentrer en production en 2020, avec une capacité de 100 MWc/an alors que le second qui est à l’initiative de l’entreprise « Zergoun Green Energy », sera localisé dans la wilaya de Ouargla, avec une capacité de production de 160 MWc/an.
Avec l’entrée en production des deux nouvelles usines, les capacités de production des panneaux solaires photovoltaïques devront augmenter pour atteindre 450 MWc/an contre 190 MWc/an actuellement.
Le CEREFE a recensé quatre (4) usines de fabrication de panneaux solaires photovoltaïques qui activent actuellement en Algérie: Condor Electronics située à Bordj Bou Arréridj et dotée d’une capacité de production annuelle de 130 MWc, Aures Solaire (Batna), d’une capacité de 30 MWc, ENIE Electronics (Sidi Bel Abbes) avec 18 MWc et ALPV (Tlemcen) qui peut produire 12 MWc.
Toutefois, ces usines n’ont produit effectivement que 33,9 MWc (18,9 MWc par Aures Solaire et 15 MWc par Condor Electronics), selon l’enquête menée par le CEREFE auprès du Cluster Energie Solaire (CES) sur l’industrie nationale des énergies renouvelables.
La capacité de production se résume à l’assemblage de kits importés
Cependant, la capacité de production de panneaux solaires photovoltaïques en Algérie « se résume à l’assemblage de kits importés de l’étranger, principalement de Chine, selon le dispositif CKD régi par l’article 37 de la Loi de finances 2019 », observe le CEREFE.
Par ailleurs, d’autres acteurs industriels actifs dans le pays sont également impliqués dans la production d’accessoires et d’équipements utilisés dans les installations solaires tels que les structures métalliques, avec une capacité de 25.400 Tonnes/an (toutes sections confondues), ainsi que les cellules Moyenne Tension (MT), avec 5.000 Unités/an.
Quant aux services, le CEREFE a noté la présence de quelques entreprises d’installation pouvant assurer la fourniture et la pose de systèmes photovoltaïques de faibles puissances pour la génération d’électricité et le pompage solaire.
S’agissant du volet développement, certains bureaux d’études sont aussi actifs dans le pays, en proposant divers services dans le domaine tels que l’étude de faisabilité de projets solaires, la supervision, le conseil, l’assistance technique, l’exploitation, la maintenance, les audits, les expertises et l’ingénierie (modèle EPC), relève encore le CEREFE.
Le CEREFE explique sa vision pour le développement de l’industrie solaire
Concernant sa vision pour le développement local de l’industrie du solaire, le Commissariat a appelé à faire participer de manière effective l’ensemble des compétences dont dispose le pays dans le domaine, afin de mener des « réflexions constructives » sur la base desquelles des actions « durables » peuvent être engagées.
« C’est à cette seule condition qu’un cumul d’expérience salutaire peut aider à asseoir les fondements d’une véritable industrie, apte à prendre en charge une grande partie des besoins et satisfaire l’objectif d’une intégration nationale à hauteur des ambitions affichées », souligne le CEREFE.
Ainsi, le choix du profil à donner aux industries à promouvoir localement dans le cadre du programme national des énergies renouvelables, doit être « mûrement réfléchi » surtout concernant les volets induisant des investissements lourds, a-t-il insisté.
Dans ce sens, le Commissariat recommande de donner initialement la priorité à de nombreux créneaux industriels se rapportant à des produits de base dont la dépréciation éventuelle n’est pas à l’ordre du jour (câbles électriques, accessoires de câblage, profilés métalliques ).
Pour le reste, « il faudra probablement entreprendre des démarches visant un véritable transfert technologique dans le domaine, notamment concernant la fabrication locale des équipements jugés stratégiques tels que les onduleurs. Une telle opportunité pourrait même être saisie avec de grands industriels dans le domaine, que la récession économique actuelle pousse à délocaliser ou carrément à céder leurs outils de production prêts à l’emploi », suggère le CEREFE dans son rapport.