La récente orientation du gouvernement algérien concernant la maitrise énergétique est une prise de conscience de la mise en place d’un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul. Selon lui, le monde connaîtra à l’horizon 2030/2035 un profond bouleversement de la carte énergétique et du pouvoir à l’échelle mondiale.
« Cela impose à l’Algérie d’accélérer la transition énergétique pour une optimisation accrue de la consommation interne de l’énergie, au même titre que celle pouvant contribuer à prolonger la durée de vie de nos réserves d’hydrocarbures en diversifiant les moyens de production d’énergie alternatives, notamment à base de ressources renouvelables » explique le professeur.
D’ici 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique Usa/Europe/Chine, Inde devrai dépasser les 4000 milliards de dollars où les grandes compagnies devraient réorienter leurs investissements dans ces segments rentables à terme.
Dans ce cadre de la transition énergétique existent deux axes pour l’Algérie, selon MMebtoul. Le premier axe est d’améliorer l’efficacité énergétique car comment peut-on programmer 2 millions de logements selon les anciennes normes de construction exigeant de fortes consommations d’énergie alors que les techniques moderne économisent 40 à 50% de la consommation.
« Cela implique une nouvelle politique des prix (prix de cession du gaz sur le marché intérieur environ un dixième du prix international) occasionnant un gaspille des ressources avec des trafics de produits subventionnés hors des frontières, qui sont gelés transitoirement pour des raisons sociales », précise le professeur. A cet effet, une réflexion doit être, selon lui, engagée par le gouvernement algérien pour la création d’une chambre nationale de compensation, que toute subventions devra avoir l’aval du parlement pour plus de transparence, chambre devant réaliser un système de péréquation, segmentant les activités afin d’encourager les secteurs structurants et tenant compte du revenu par couches sociales, impliquant un système d’information transparent en temps réel. Le deuxième axe est le développement des énergies renouvelables devant combiner le thermique et le photovoltaïque dont le cout de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir. Or, avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire, ou presque.
En résumé, précise-t-il, l’Algérie n’échappant pas à ces nouvelles mutations, les changements économiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir, une stratégie axée sur la bonne gouvernance, la valorisation du savoir avec l’ objectif horizon 2030, la transition numérique et énergétique.