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Marché de la devise : Les chances de voir bientôt des bureaux de change en Algérie s’éloignent

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Le ministre des Finances a, tout récemment évoqué, une probable refonte de la réglementation relative aux bureaux de change pour en faciliter leurs ouvertures dans les meilleures conditions possibles. Il n’est pas le premier d’une longue liste de ministres et gouverneurs de la Banque d’Alger à s’exprimer sur ce sujet très sensible en ne mettant jamais en œuvre leurs promesses. Ces hauts responsables,  ont tous fait mine d’oublier que l’arsenal juridique relatif aux bureaux de change, existe depuis un peu plus de vingt ans et qu’il ne demande qu’à être appliqué. Toute une batterie de directives édictée en décembre 1998 par la Banque d’Algérie, organise en effet le marché des changes algérien et tout le problème réside dans le retard à la mettre en œuvre. On se souvient que des agréments ont même été donnés à quelques opérateurs de change, qui avaient accepté de se lancer dans l’aventure du « cambiste », que la présence d’un marché informel très actif, rendait particulièrement périlleuse. Face aux gains autrement plus importants qu’empochaient les cambistes informels, il était effectivement mal indiqué de prendre option pour un métier aussi réglementé que celui d’un gambiste légal, respectueux de la réglementation. La législation trop rigide et  la concurrence déloyale qui régissent le marché de la devise ont, comme on le sait, contraint les quelques pionniers du change officiel, à fermer boutiques peu de temps après leur entrée en activité.

C’était pourtant une évidence que n’ignoraient ni les ministres des finances, ni les gouverneurs successifs de la Banque d’Algérie, qui auraient dû commencer d’abord par faire le ménage au niveau des marchés informels qui prolifèrent à travers tout le pays, avant de procéder à l’agrément des bureaux de change légaux. Tant que ces places informelles existeront, aucun bureau de change ne peut en effet fonctionner selon les règles universelles du marché, quand bien même leurs gains (commissions) seraient artificiellement gonflés par des dispositions administratives de la Banque d’Algérie. Il est en effet bien clair que dans l’état actuel des choses, il est beaucoup plus avantageux pour un citoyen possédant des devises de les changer au marché parallèle, qu’au guichet d’une banque où on est sûrs de perdre du temps et de l’argent.  Tant que les autorités algériennes ne comprendront pas qu’un citoyen qui a un besoin impératif de devises, ira naturellement les chercher là où il est plus facile de les trouver, le marché informel aura encore de beaux jours devant lui et les plus values d’empocher par les courtiers clandestins toujours plus fortes que celles que pourraient engranger des cambistes agréés. A l’évidence, ce marché parallèle né d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, perdurera aussi longtemps que cette forte demande en devises persistera et que la volonté politique de régler le problème viendra à manquer.  

Pour toutes les raisons que nous venons d’évoquer, l’éradication du marché parallèle de la devise doit absolument précéder l’ouverture de guichets légaux de changes, à défaut de quoi la tentative échouera comme toutes celles qui l’avaient précédées. La disparition du change clandestin est effectivement d’une absolue nécessité, si les autorités concernées veulent vraiment  pérenniser les bureaux de changes qu’elles projettent d’agréer. N’étant pas en mesure d’évoluer dans un contexte de concurrence aussi déloyale, à l’évidence, ces derniers disparaitront aussi tôt créés. 

Outre l’éradication du marché parallèle de la devise, l’efficacité des guichets de change dépendra aussi et surtout, de la convertibilité totale du dinar à laquelle on avait pourtant fait allusion à l’occasion des réformes économique de 1990, sans jamais être parvenu à la rendre effective. Seule la convertibilité commerciale dont bénéficient surtout les importateurs a pu fonctionner avec tous les désagréments causés, notamment par les surfacturations, à la balance des paiements. Les experts sont pourtant unanimes à reconnaître qu’il était matériellement possible de réaliser cette convertibilité totale dans les années d’opulence, à savoir, entre 2008 et 2014 et serait bien difficile de l’opérer en cette période de déclin des réserves de change et des recettes d’hydrocarbures. Quand les recettes en devises dépendent, comme c’est actuellement le cas, exclusivement de l’exportation d’hydrocarbures à des prix volatiles, il n’est effectivement pas recommandé d’instaurer une convertibilité totale, au risque de provoquer une incontrôlable dérive du dinar.

Cette convertibilité totale implique par ailleurs, et c’est le plus gros problème aujourd’hui, que notre économie fonctionne selon les règles universelles du marché et, de surcroît, avec des secteurs d’activités performants et, autant que possible, tournés vers l’exportation. Ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui et, sans doute, dans les prochaines années, en raison du peu d’empressement des autorités algériennes à faire ce qui est nécessaire, pour promouvoir d’une telle économie. 

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