Le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, a estimé samedi que la nouvelle Constitution, qui sera soumise à un référendum le 1er novembre prochain, « est bien meilleure que celle de 2016 » et qu’elle pourrait « permettre la mise en place des fondements d’un véritable Etat de droit ».
« C’est une Constitution qui répond aux besoins d’une étape et est non définitive, même si elle est bien meilleure que celle de 2016. Dans cinq ou dix ans, la loi fondamentale du pays va devoir être, encore une fois, revue par de simples amendements. Celle-ci peut, toutefois, permettre la mise en place des fondements d’un véritable Etat de droit à condition de la mettre sérieusement en application », a-t-il affirmé dans un entretien accordé au quotidien Horizons.
Il a soutenu que « la nouvelle Constitution apportera des éléments pour reconstruire un régime politique qui doit être cohérent avec la phase actuelle ».
Le président de Jil Jadid a fait remarquer, à ce titre, que « des avancées » ont été constatées dans la partie relative aux droits individuels et collectifs, soulignant, néanmoins, que « le plus important reste à mettre en place les lois qui organiseront ces droits sans les restreindre ».
Concernant l’équilibre des pouvoirs, M. Djilali Soufiane a relevé « une tentative de faire consensus », regrettant cette « disposition incohérente » contenue dans le projet de révision de la Constitution qui sera soumis à référendum le 1er novembre prochain.
Il a qualifié la disposition relative à la désignation d’un Premier ministre qui viendrait de la majorité présidentielle ou un chef de gouvernement issu de la majorité parlementaire de « complètement novatrice ».
Selon le premier responsable de Jil Jadid, « nous nous retrouvons avec un mix entre un système présidentiel assumé et un régime parlementaire ficelé. C’est le point faible du texte. »
Soufiane Djilali a affirmé, dans ce contexte, qu’un certain nombre de propositions formulées par son parti pour l’enrichissement du projet de révision constitutionnelle ont été prises en compte, citant la création d’une Cour constitutionnelle, l’indépendance de la justice, la constitutionnalisation du Hirak et la motion du FLN-historique qui « devrait être isolé du parti d’aujourd’hui ».
« Une chose est sûre, tous ceux qui ont participé avec des propositions concrètes ont tous accepté le principe d’aboutir à une Constitution consensuelle. Et, à ce titre, personne ne peut réclamer que l’ensemble des dispositions ne doivent inclure que ses propres propositions », a-t-il ajouté.
Le président de Jil Jadid a estimé, en outre, que « beaucoup de choses changeront » avec les élections législatives prévues à la fin de l’année, « à commencer par les acteurs politiques de l’ère Bouteflika, à l’évidence minoritaires ».
Il a soutenu que « les grands appareils de l’ancienne alliance présidentielle ne sont plus en position de gérer le pays ».
« Nous assisterons, sans aucun doute, à un renouvellement de l’Assemblée populaire nationale avec de nouveaux partis politiques ou qui n’étaient pas dans le pouvoir jusque-là. De nouvelles figures indépendantes feront également leur apparition, puisque la société civile est appelée à s’impliquer davantage dans la vie politique. Une situation qui devra profiler une pratique politique et une gouvernance différentes », a-t-il ajouté.
APS