La défense de l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, a fait savoir que le dossier de cette dernière a été transmis au pôle économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, pour l’ouverture d’une instruction autour des chefs d’inculpation « dilapidation de deniers publics, octroi d’indus privilèges et abus de fonction ».
« Le dossier de Khalida Toumi a atterri au tribunal de Sidi M’hamed exactement le 10 septembre, mais depuis, nous n’avons aucune nouvelle de l’état d’avancement de l’instruction. La concernée n’a pas encore été auditionnée sur le fond de l’affaire », a déclaré son avocat Boudjemaâ Ghechir au journal Liberté.
Le même journal explique que « cette décision a été prise par le président de la Cour suprême à la suite des modifications apportées fin août au code de procédure pénale concernant le privilège de juridiction. »
A ce propos, ajoute la même source : « L’article 573 dudit texte stipule, en effet, que la procédure concernant un membre du gouvernement, un magistrat ou un wali susceptible d’être inculpé d’un crime ou d’un délit dans l’exercice de ses fonctions est déclenchée à la Cour suprême, mais par la suite, le président de cette juridiction désigne un autre tribunal pour instruire l’affaire. »
Incarcérée depuis début novembre 2019, sa demande de remise en liberté a été rejetée le 5 août dernier par la chambre d’accusation près la Cour suprême. L’ancienne ministre estime que son maintien en détention préventive est « illégal ».
La défense de Khalida Toumi explique que « les faits qu’on lui reproche entrent, selon le code de procédure pénale, dans le cadre d’un délit dont la détention ne devrait pas excéder 8 mois”.
La défense de l’ancienne ministre s’apprête à rendre publique la requête adressée le 30 août au chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, pour arbitrage, précise-t-on de même source.
« Khalida Toumi a été entendue une seule fois, le 4 novembre 2019, par le magistrat instructeur de la Cour suprême qui s’est intéressé aux actes de gestion de la ministre entre 2002 et 2014, particulièrement aux frais d’organisation de deux événements culturels sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, à savoir le Festival panafricain en 2009 et “Tlemcen, capitale de la culture islamique” en 2011. Comparution au bout de laquelle, elle avait été placée sous mandat de dépôt », rappelle le quotidien national.