Les services de sécurité enquêtent sur l’origine de la fortune de Adel et Boumediene, les deux enfants de feu du général de corps d’armée, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, selon le quotidien El Watan.
Après avoir fait l’objet d’une Interdiction de quitter le territoire national (ISTN) le 18 août, d’après des sources proches du dossier, les services de sécurité se penchent actuellement sur l’origine des biens des deux enfants de Gaïd Salah, a rapporté ce lundi le journal El Watan.
Selon la même source, les deux fils de Gaïd Salah sont à la tête d' »une fortune colossale », amassée majoritairement du temps de l’ex-wali de Annaba El Ghazi, actuellement en prison.
Des entreprises acquises au dinar symbolique
Adel et Boumediene sont en effet à la tête de plusieurs entreprises, de biens immobiliers et de terrains. Selon El Watan, les deux ont pu acquérir dans le cadre du dispositif Calpi, actuellement Calpiref, plusieurs entreprises au dinar symbolique.
Parmi les nombreuses entreprises acquises au dinar symbolique la Sarl AGB Aïn Yagout (le nom éponyme du village natal de leur défunt père à Batna). L’entreprise est spécialisée dans la transformation du blé dur et tendre. Acquise en 2013, Boumediène recevait, dès le premier jour de l’achat, son quota de blé de l’OAIC, même si l’entreprise n’existait qu’administrativement.
Il y a également la Sarl Righia, qui a vu le jour dans le même dispositif. Implantée dans une commune de Annaba, cette entreprise est spécialisée dans l’embouteillement de l’eau de source. La société a été construite sur trois hectares, pour passer à la faveur d’une récente extension à dix hectares.
D’anciens cadres de la wilaya d’Annaba ont confié à El Watan que les deux enfants de Gaïd Salah ont acquis dans le même cadre des dizaines de projets qu’ils ont vendu à des tiers. « Obtenus en tant que Sarl, ils les concèdent par la suite en modifiant simplement le statut de la société chez un notaire, où ils se retirent en laissant la place à de nouveaux acquéreurs », ont révélé les mêmes cadres installés en majorité à Alger.
Leurs pratiques se sont étendues à d’autres wilayas où les chefs de l’exécutif (walis) ne lésinaient sur aucun moyen (légal ou non) pour les satisfaire pour éviter une disgrâce certaine.
De nombreux terrains à forte valeur foncière dans plusieurs wilayas
Selon El Watan, des cadres de la direction nationale des domaines ont révélé que les fils de Gaïd Salah « disposent aussi de nombreux terrains à forte valeur foncière dans plusieurs wilayas du pays ». « S’ils ne sont pas revendus, ils sont construits en building », explique-t-on.
A titre d’exemple, Adel Gaïd Salah dispose d’un terrain au boulevard de l’ALN, à quelques pas du Cours de la Révolution (Annaba). Adel détient également un port sec, un journal régional et dispose aussi de plusieurs villas « achetées dans le cadre des ventes aux enchères », a rapporté la même source, selon laquelle, ces fortunes ont été amassées par l’influence et le pouvoir de leur père.
« Ils nomment et dégomment des cadres à souhait même au sein des institutions sécuritaires », a révélé un cadre à la direction de la sûreté nationale d’Alger, citant le cas de l’ex-chef de la sûreté de Annaba, nommé puis limogé après leur intervention.
Le quotidien national a également cité le beau-frère de Gaïd Salah, actuellement en poste à l’ambassade d’Algérie en France, qui aurait également bénéficié de l’influence de cette famille.
Cet ancien médecin militaire au bureau de recrutement de Annaba a obtenu un projet dans le cadre du Calpi du temps de l’ancien wali El Ghazi. « Initialement attribuée pour la réalisation d’une clinique médicale, la Sarl El Bahdja, dont il est le gérant, a été transformée, comme par enchantement, en promotion immobilière. Sur le même terrain – qui appartiendrait aux domaines – sont érigées actuellement sept villas, à vendre », a précisé la même source.
