Le frère du journaliste algérien Khaled Drareni, condamné cette semaine à trois ans de prison ferme, a appelé samedi depuis New York (Etats-Unis), où il réside, à sa « libération immédiate ».
« Mon frère (…) n’a fait qu’exercer son métier », a déclaré à l’AFP Chekib Drareni devant le consulat algérien de la métropole américaine, en plein cœur de Manhattan, où il a manifesté avec une douzaine de personnes brandissant des pancartes « Le journalisme n’est pas un crime » ou « Liberté pour Khaled ».
« Nous sommes extrêmement déçus du fait que Khaled ait été arrêté, emprisonné et traité de cette manière. Ni Khaled, ni les journalistes algériens ne méritent un traitement pareil », a-t-il ajouté.
Khaled Drareni, âgé de 40 ans, est directeur du site d’information Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5 Monde et l’ONG Reporters sans frontières.
Incarcéré depuis le 29 mars, il a été condamné lundi à Alger à trois ans d’emprisonnement et à une lourde amende pour « incitation à attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale ».
La sentence a choqué ses collègues algériens et suscité de vives protestations des défenseurs des droits de la presse et de la protection des journalistes.
L’Union européenne a fait part vendredi de sa préoccupation et appelé l’Algérie au dialogue.
« Nous avons le soutien de plusieurs pays et nous avons aussi l’espoir que la justice algérienne fasse quelque chose », a indiqué Chekib Drareni depuis New York. « Nous ne baisserons pas les bras, même si la justice algérienne nous a extrêmement déçus ».
Bardé d’une pancarte « Justice pour mon frère », il a dit regretter que la famille n’ait pas encore eu le droit d’aller rendre visite au journaliste, qui n’a eu sa mère au téléphone qu’à deux reprises depuis mars, pour « des conversations extrêmement courtes ».
AFP