Les services de la wilaya d’Oran ont décidé d’interdire la sortie des bateaux (embarcations) de plaisance au large du littoral oranais pour une période de 15 jours renouvelable.
Si la wilaya d’Oran a justifié cette décision par la lutte contre la propagation du coronavirus (covid-19), selon les tenants de bateaux de plaisance, cette décision a été prise dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine (Harraga) dont le phénomène a repris en force ces dernières semaines.
Cette décision intervient sur proposition du directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG), ont expliqué les services de la wilaya, ajoutant qu’elle intervient aussi en application du décret exécutif 168-20 du 29 juin 2020 portant sur le prolongement du confinement partiel dans le cadre des mesures de prévention contre la propagation du coronavirus.
La même source a ajouté que « toute infraction à cette décision exposera son auteur aux sanctions prévues par la loi ». Elle a souligné que toutes les autorités concernées dont le secrétaire général de la wilaya, le directeur de l’organisation et des affaires générales, le chef de sûreté de wilaya, le commandement du groupement territorial de la gendarmerie nationale, les directeurs du commerce, du tourisme et de la pêche, les chefs de daïras et les présidents d’APC de la wilaya, chacun selon ses prérogatives, sont tenus d’appliquer cette décision.
Une décision pour lutter contre l’émigration clandestine
Selon le journal Liberté du lundi 2 août, « quelque 300 plaisanciers, adhérents à trois associations activant dans le domaine de l’environnement, ont observé hier matin un sit-in au port d’Oran pour protester contre la décision des pouvoirs publics de leur interdire les sorties en mer ».
Selon les protestataires cités par la même source, « cette résolution, qui a été prise, dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, est appréhendée comme une sanction arbitraire prise à l’encontre des propriétaires de bateaux de plaisance ».
« Après avoir vainement tenté de négocier avec les autorités portuaires, les plaisanciers se sont rendus au siège de la wilaya où ils ont organisé un rassemblement, avant que deux délégués ne soient reçus par une responsable de l’environnement. Les protestataires ont dénoncé »une mesure unique », qui plus est prise en plein mois d’août, et ont exigé son annulation », a précise le journal Liberté.
Le phénomène des Harraga a repris ces dernières semaines
Rappelons que le phénomène de l’émigration clandestine a repris de plus belle ces dernières semaines. En effet comme l’a rapporté la presse espagnole il y’a une dizaine de jours, des centaines d’algériens ont débarqué sur les cotes espagnoles. Les informations rapportées par les médias espagnols ont été largement relayées par la presse nationale. Des vidéos et des photos qui ont été partagées sur les réseaux sociaux par les Harraga algériens en pleine traversée vers l’Espagne, ont montré des jeunes, des femmes, des enfants à bord d’embarcations de fortune pour rejoindre la rive nord de la Méditerranée.
Dans son édition d’aujourd’hui, le journal El Moudjahid a interrogé l’ambassade d’Espagne en Algérie sur l’identité des Harragas arrivés sur la péninsule Ibérique ces derniers jours.
La représentation diplomatique de l’Espagne a indiqué qu’elle n’avait pas été saisie par les autorités espagnoles à ce sujet. « Cela étant, ces immigrés clandestins sont présumés de nationalité algérienne tant que la procédure légale d’identification n’a pas été effectuée », relève-t-elle.
Toutefois, l’ambassade assure qu’elle reste très attentive à cette question et ne manquera pas de communiquer, par les moyens appropriés, toute information utile à ce sujet.