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L’Egypte espère provoquer une forte baisse, de près de 50%, de la valeur de la livre face au dollar

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L’Egypte a décidé ce jeudi de laisser flotter sa devise pour répondre à une crise monétaire qui affecte son économie et menace la stabilité politique cinq ans après la révolution de 2011, a annoncé l’AFP.  En adoptant un système de change flottant, l’Egypte espère provoquer une forte baisse, de près de 50%, de la valeur de la livre face au dollar. Elle s’échangeait jeudi à 14 dollars contre 8,8 jusqu’à présent au taux officiel.

Cette décision intervient après que le Fonds monétaire international (FMI)  a exprimé son inquiétude sur la crise monétaire que connait l’Egypte. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait suggéré la semaine dernière « une dévaluation rapide de la livre et la poursuite des réformes économiques ».

Le chef de mission du FMI au Caire, Chris Jarvis, a salué cette décision, en expliquant qu’elle « va améliorer la compétitivité extérieure de l’Egypte, soutenir les exportations, le tourisme et attirer l’investissement étranger ».

La bourse du Caire a réagi positivement à cette décision, car son principal indice a bondi de plus de 8% à l’ouverture.

Cette décision était l’une des conditions pour l’octroi d’un prêt de 12 milliards de dollars sur trois ans du FMI, qui a exigé des réformes comme la réduction des subventions publiques et l’imposition d’une nouvelle TVA. La banque centrale de l’Egypte (CBE) a également annoncé ce jeudi une hausse de trois points des taux d’intérêt, à 14,75%.

L’Egypte a vu ses réserves de dollars fondre ces dernières années, à 19,6 milliards en septembre, soit 50% de moins qu’en 2011. Une grande partie de ces réserves a servi à soutenir la livre face au dollar, avec des dévaluations occasionnelles.

La défense de la livre a contribué à la pénurie de dollars, affectant ainsi la capacité des importateurs à faire entrer dans le pays les matières premières ou les produits alimentaires de première nécessité. Ainsi, le pays a dû faire face ces derniers mois à des pénuries de sucre, de riz, d’huile de cuisine, de lait infantile ou encore de médicaments.

Grace à cette décision, la CBE espère réduire l’écart entre le taux officiel et celui du marché noir, où  le dollar est monté jusqu’à 18 livres cette semaine, avant de redescendre à 14 livres.

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