Les chiffres communiqués par les autorités françaises font état d’une baisse notable des demandes et des visas accordés aux Algériens durant les neuf premiers mois de 2025. Paris affirme poursuivre une politique marquée par la « fermeté et de maîtrise ».
Cette question a été soulevée à l’Assemblée nationale française par la députée Constance Le Grip, du parti Renaissance. Elle a interrogé le ministre des Affaires étrangères sur l’augmentation du nombre de visas accordés aux étudiants algériens, dans un contexte de tensions entre les deux pays.
Selon les données de l’ambassade de France en Algérie, 8.351 visas d’étude ont été délivrés à des ressortissants algériens pour la rentrée universitaire 2025-2026. Ce chiffre représente une hausse d’environ 1.000 visas par rapport à l’année précédente, avec un taux d’acceptation proche de 87 %.
Pour la députée, cette évolution est « difficilement conciliable avec la dégradation actuelle des relations bilatérales » entre l’Algérie et la France, d’où sa demande d’éclaircissements.
Dans une réponse publiée le 2 décembre, le ministère français des Affaires étrangères a rappelé que la « politique française des visas à l’égard de l’Algérie demeure fondée sur une approche de fermeté et de maîtrise ». Il précise que cette orientation vise à concilier « le contrôle rigoureux des flux migratoires et la promotion d’une mobilité académique d’excellence », conformément à « la ligne fixée par le président de la République ».
Sur le plan global, le Quai d’Orsay indique qu’entre janvier et septembre 2025, les demandes de visas déposées en Algérie ont diminué de 24 % par rapport à la même période de 2024. Le nombre de visas délivrés a, de son côté, reculé de 14,5 %.
Le ministère souligne également que « le taux de refus émis par nos services consulaires a atteint 31 % en Algérie, attestant de la rigueur du travail de nos services sur toutes les catégories de visas, soit le double de la moyenne mondiale de taux de refus qui est de 16 % ».
La baisse concerne plusieurs types de visas. Les visas touristiques ont reculé de 21 %, les visas économiques de 12,6 %, les visas humanitaires de 48 % et ceux destinés aux visites familiales de 7,4 %.
Concernant les études, le ministère précise que « dans ce contexte général de baisse significative des volumes, la part des visas étudiants demeure limitée, puisqu’elle représente 5,8 % du total des visas émis ». Le taux de refus dans cette catégorie « avoisine 44 %, soit l’un des plus élevés de toutes les catégories, ce qui atteste du niveau de vigilance appliqué aux candidatures ».
Les autorités françaises indiquent enfin que les visas d’étude accordés aux Algériens concernent « des profils sélectionnés sur des critères d’excellence en matière de maîtrise de la langue française, avec une priorité donnée aux étudiants des filières d’avenir pouvant participer à la réindustrialisation, l’innovation technologique… « . Les dossiers retenus sont ceux présentant « des garanties solides de sérieux universitaire, de ressources suffisantes et d’ancrage dans un projet d’études cohérent en France ».






