La ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdellatif, a annoncé jeudi à Alger la mise en place d’un mécanisme destiné à assurer la disponibilité des viandes rouges et blanches durant le mois de Ramadhan 2026. Les opérateurs se sont engagés à approvisionner le marché avec une quantité initiale de 29.545 tonnes.
Lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, la ministre a précisé que cette quantité sera importée entre le 15 janvier et le 15 mars 2026. Cette opération fait partie d’un « plan rigoureux visant à garantir l’approvisionnement du marché national et à réguler les prix ». Ce plan a été élaboré avec les ministères de l’Agriculture et du Commerce extérieur. Elle a indiqué que plusieurs réunions ont eu lieu avec les importateurs et qu’elles ont conduit à des engagements écrits pour respecter un programme d’approvisionnement couvrant la demande.
La ministre a expliqué que l’État a activé les mécanismes fiscaux et douaniers pour faciliter les importations pendant les périodes de forte demande. Le projet de loi de finances 2026 prévoit également un régime préférentiel exceptionnel exemptant de taxes les importations de bétail destiné à l’abattage, afin de soutenir la stabilité des prix. Les opérateurs pourront aussi importer des animaux vivants si la demande venait à augmenter.
Afin de garantir la disponibilité sur le terrain, et en coordination avec les ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, des points de vente publics et privés ont été ouverts dans plusieurs wilayas. Ces espaces permettront d’écouler directement les viandes importées à des prix fixés, avec un plafonnement des marges à l’importation et à la distribution. Un contrôle sera assuré durant toutes les étapes de commercialisation.
Pour le suivi de l’approvisionnement et des prix, une cellule centrale a été créée au niveau du ministère. Cette structure aura pour mission d’assurer un suivi quotidien de la chaîne d’approvisionnement, de renforcer le contrôle des marchés de gros et de détail, d’analyser l’évolution des prix, de traiter les signalements des intervenants et de produire des rapports et recommandations.
La ministre a indiqué que son département travaillera avec les secteurs concernés pour « élaborer un nouveau projet de loi intégré sur l’approvisionnement et la régulation du marché national ». Le texte réunira dans un seul cadre juridique les mécanismes de distribution, de régulation et de transparence. Le projet prévoit aussi « la création d’une plateforme numérique nationale commune permettant de suivre la traçabilité des marchandises en temps réel, de l’usine jusqu’au consommateur ».
Elle a rappelé que le ministère accorde « une importance particulière » à l’encadrement des marges de bénéfice sur les produits de large consommation. Elle a cité « une approche technique basée sur la réhabilitation des marchés de gros et le développement du système de distribution, et la généralisation de l’autorisation numérique pour le suivi de la traçabilité des marchandises et l’élargissement de l’utilisation du paiement électronique pour lutter contre l’économie parallèle », ainsi que la création du « système de facturation globale ».
Réception de 8 laboratoires mobiles fabriqués en Algérie pour renforcer le contrôle des produits importés
Concernant le contrôle des produits importés, la ministre a annoncé la réception de huit laboratoires mobiles fabriqués localement. « Conformément aux instructions du président de la République, visant à renforcer l’action de contrôle en laboratoire, huit laboratoires mobiles de fabrication algérienne et dotés en équipements de pointe ont été réceptionnés en vue de renforcer le contrôle des produits importés et locaux sur le terrain », a-t-elle indiqué.
Elle a rappelé que la structure nationale des laboratoires constitue un élément central du dispositif de contrôle. Le secteur compte 42 laboratoires rattachés au Centre algérien du contrôle de la qualité et de l’emballage, ainsi qu’un laboratoire national d’essais spécialisé dans les produits industriels. Leur capacité d’analyse atteint 20.000 échantillons par an, un chiffre appelé à augmenter avec la mise en service de nouvelles infrastructures.
Pour les dix premiers mois de l’année en cours, les services du ministère ont prélevé 13.826 échantillons de produits alimentaires et non alimentaires pour analyses microbiologiques, physicochimiques et essais industriels. Les résultats ont montré la conformité de 11.816 échantillons, soit 85,5 %, « ce qui reflète une évolution notable en termes du respect par les opérateurs des règles techniques et sanitaires ».
Par ailleurs, 142.816 vérifications ont été réalisées à l’aide d’instruments de mesure portables, permettant de détecter 3.861 cas de non-conformité. La ministre a insisté sur le fait que le contrôle de la qualité « n’est pas une simple formalité administrative, mais un choix stratégique adopté par l’État pour protéger son économie, préserver les droits des consommateurs et renforcer le processus du développement durable », tout en saluant « l’amélioration notable de la qualité du produit algérien et la hausse du niveau de confiance des consommateurs ».






