À l’approche du sommet du G20 en Afrique du Sud, un possible échange entre les présidents algérien Abdelmadjid Tebboune et français Emmanuel Macron est évoquée. Le chef de l’État français s’est dit « disponible » pour un « échange » avec son homologue algérien, estimant que cela pourrait permettre d’« avancer » sur plusieurs dossiers sensibles, notamment la question migratoire.
Cette position a été exprimée lors d’une conférence de presse à Berlin, où Emmanuel Macron effectuait une visite mardi 18 novembre. Interrogé sur la possibilité d’une rencontre en marge du G20, il a rappelé l’état d’esprit dans lequel il souhaite engager le dialogue. « Je tiens à ce que la France soit respectée et à ce qu’elle mène un dialogue sérieux, calme et exigeant », a-t-il dit, avant d’ajouter : « et donc, si ces conditions sont remplies et qu’on peut obtenir des résultats, je suis disponible évidemment à tout échange à mon niveau ».
Le président français a également indiqué que « nos équipes diplomatiques » sont « en train de travailler à cela », tout en affirmant : « Mon souhait, c’est que nous puissions avancer pour à la fois être plus efficaces sur les grandes questions économiques, sécuritaires, migratoires, afin d’œuvrer ensemble et de défendre chacun dans notre rôle ».
Depuis quelques semaines, les signaux montrent une tentative de rapprochement entre Alger et Paris. Le changement de gouvernement en France début octobre semble avoir ouvert une nouvelle phase, marquée par l’arrivée de Laurent Nunez au ministère de l’Intérieur. À cette période, Emmanuel Macron avait envoyé un message à Abdelmadjid Tebboune pour le 1er novembre, avant la grâce accordée le 12 novembre à l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la demande du président allemand Frank-Walter Steinmeier.
Algérie-France : Ahmed Attaf évoque un « processus de contacts »
À Alger, le même jour où Emmanuel Macron s’exprimait à Berlin, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a tenu une conférence de presse. Il y est revenu sur les relations avec la France, évoquant un « processus de contacts » actuellement en cours. Il a précisé que cette dynamique n’avait aucun lien avec la grâce accordée à l’écrivain.
Répondant à une question sur d’éventuelles initiatives visant à relancer le dialogue entre les deux capitales, Ahmed Attaf a déclaré : « S’il y a des choses qui se passent, permettez-moi de vous dire que je n’en aurais pas eu vent, je suis un acteur ». Il a poursuivi : « Il n’y a pas d’initiative majeure, il y a un processus de contacts qui est en train de s’organiser entre l’Algérie et la France, sans plus ».
Le ministre a aussi tenu à dissocier totalement cette reprise des discussions de l’affaire Sansal : « La reprise du contact entre la partie algérienne et la partie française a précédé la décision de grâce prise par le président de la République ». Il a estimé qu’il ne fallait pas accorder à l’écrivain « plus d’importance qu’il ne mérite », soulignant que « les relations algéro-françaises sont plus grandes que cela » et qu’elles ne peuvent pas être influencées par « les opérations menées par des milieux connus en France, qui ont fait de cette personne un porte-drapeau pour régler des comptes avec l’Algérie ».






