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L’ambassadrice Aubin évoque le partenariat algéro-américain

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L’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, a rencontré mercredi 20 août des journalistes au siège de l’ambassade américaine à Alger. Elle est revenue sur l’état des relations entre l’Algérie et les États-Unis.

Rappelant que les deux pays célèbrent cette année les 230 ans du traité de paix et d’amitié signé en 1795, Mme Aubin a déclaré : « Le 5 septembre prochain, nous célébrerons le 230e anniversaire de ce traité et de notre amitié. Aujourd’hui, notre partenariat se renforce et englobe les domaines sécuritaires, économiques et culturels. Nous partageons des priorités communes : promouvoir la paix, lutter contre le terrorisme et encourager un commerce équitable et réciproque ».

La diplomate a mis en avant la coopération sécuritaire, citant la signature d’un protocole d’accord en janvier dernier. Elle a souligné que cet engagement illustre la volonté des deux pays de travailler ensemble pour la paix et la stabilité.

Sur le plan économique, l’ambassadrice a évoqué l’importation de vaches laitières et de bovins de boucherie des États-Unis, en complément d’accords précédents. Elle a précisé : « Les premières génisses issues de ce matériel génétique américain, ont vu le jour cette année, à l’occasion de l’Aïd El Adha, dans la ferme Boussouf, située dans la wilaya de Mila ». La première vache née à cette occasion a été baptisée « America ».

Mme Aubin a également parlé du projet de la méga-ferme laitière mené par l’Etat algérien et la société qatarie Baladna dans la wilaya d’Adrar, qui prévoit l’arrivée de vaches américaines mais aussi de nouvelles technologies d’irrigation, fournies par l’entreprise Valmont.

Elle a par ailleurs salué la participation de l’Algérie au sommet SelectUSA 2025, où elle avait envoyé la plus grande délégation d’Afrique du Nord. Elle a indiqué que cela traduisait un intérêt pour l’environnement d’affaires américain et une volonté de développer les échanges.

Évoquant les investissements, Mme Aubin a expliqué que « les États-Unis et l’Algérie entretiennent une coopération économique profonde et élargie ». Elle a ajouté : « Plus de 100 entreprises américaines sont présentes et actives en Algérie. Les investissements directs américains représentent environ 29% de l’ensemble des investissements étrangers en Algérie. C’est donc un marché dans lequel les États-Unis souhaitent participer pleinement et être un partenaire engagé ». Selon elle, les échanges de biens et de services entre les deux pays ont atteint 3,9 milliards de dollars en 2024.

À propos des discussions entre l’Algérie et les compagnies pétrolières américaines ExxonMobil et Chevron, la diplomate a indiqué : « Actuellement les discussions ont porté sur le développement de l’exploration gazière. Pour nous, cette relation commerciale croissante est essentielle ».

Elle a ajouté que « l’ambassade accompagne l’Algérie dans les domaines où elle souhaite notre présence, qu’il s’agisse d’économie, de culture ou de sécurité. Nous sommes fiers du partenariat énergétique qui nous unit depuis des décennies et confiants dans sa consolidation ».

« Sans entrer dans les négociations en cours, je peux dire que nous soutenons pleinement les technologies et le savoir-faire américains, tout en intégrant les compétences algériennes, afin de contribuer ensemble à une prospérité partagée », a indiqué Mme Aubin, selon le quotidien l’Expression.

Ligne aérienne directe entre Alger et New York

Elle a aussi évoqué la perspective d’une ligne aérienne directe entre Alger et New York : « La mise en place d’un vol direct entre l’Algérie et les États-Unis est un projet qui me tient particulièrement à coeur. Il ne s’agit pas seulement de relier Alger à New York, via l’aéroport JFK, mais bien d’approfondir les liens entre nos deux pays, de favoriser davantage d’opportunités dans le domaine des affaires, des échanges commerciaux bilatéraux, des échanges économiques, culturels et touristiques ».

Et d’ajouter : « Je pense souvent au jour où je pourrai monter dans cet avion et voyager directement d’Alger à New York. Ce sera un moment important, non seulement pour moi, car j’ai fait de cet objectif une priorité fondamentale durant mon mandat ici, mais aussi pour les innombrables Américains et Algériens qui rêvent d’un accès plus direct et plus simple entre nos deux pays ».

Concernant l’innovation et les start-up, elle a affirmé : « Le partenariat entre l’Algérie et les États-Unis avance à grands pas dans ce domaine. Ensemble, nous avons accompagné la création du premier fonds d’investissement algérien dédié aux start-up, et plus d’une centaine d’entreprises américaines sont déjà présentes dans le pays, la majorité en dehors du secteur pétrolier et gazier ».

« C’est un signe fort de la diversification et du dynamisme de notre coopération. L’innovation, les échanges technologiques et l’investissement mutuel continueront à approfondir nos relations, tout en renforçant les liens humains qui sont au coeur de notre partenariat », a-t-elle dit.

Elle a aussi insisté sur les compétences des jeunes Algériens : « Les Algériens possèdent des compétences linguistiques remarquables. Ils sont bien formés, créatifs, et réalisent des avancées dans tous les domaines ». « C’est exactement ce que représente l’innovation américaine. Il y a donc un immense potentiel de collaboration dans ce domaine », a indiqué Elisabeth Moore Aubin.

Le volet culturel a également été abordé. Mme Aubin a rappelé que « notre coopération culturelle constitue également un pilier essentiel de notre relation ». « Nous sommes fiers de collaborer avec les acteurs, tant du gouvernement algérien que du secteur privé, pour renforcer l’enseignement de l’anglais et proposer des programmes en langue anglaise à l’échelle nationale en Algérie, notamment à travers nos cinq centres culturels américains dans le pays, mais aussi grâce à d’autres initiatives menées en partenariat avec le gouvernement et le peuple algériens », a-t-elle ajouté.

La diplomate s’est exprimée sur la situation à Gaza, affirmant : « C’est une question importante et elle compte beaucoup. Les États-Unis ont plaidé et continuent de plaider en faveur de la paix, de l’aide humanitaire et d’efforts renouvelés pour répondre aux souffrances du peuple palestinien ». « C’est une situation complexe et difficile, les États-Unis et l’Algérie en discutent souvent, ouvertement et franchement », a-t-elle dit.

Enfin, au sujet du Sahara occidental, elle a déclaré qu’« il s’agit d’un conflit qui dure depuis plus de cinquante ans et qui a eu des répercussions profondes sur la vie des citoyens sahraouis ». Elle a ajouté : « Les États-Unis oeuvrent à l’ancrage de la paix et de la stabilité dans cette région et appellent l’ensemble des parties au dialogue et à la négociation, en vue de parvenir à une solution durable qui satisfasse tout le monde ».

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