Le constructeur sud-coréen Hyundai prépare son retour en Algérie à travers un projet de grande envergure à Relizane. Hyundai prévoit de construire une usine d’assemblage automobile à Sidi Khettab, en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan. Le projet représente un investissement d’environ 400 millions de dollars et devrait être opérationnel en 2027.
« Hyundai Motor Co. prévoit de construire une usine de fabrication automobile en Algérie, la quatrième du géant sud-coréen de l’automobile en Afrique, accélérant ainsi son expansion sur le continent et au Moyen-Orient », a rapporté vendredi 15 août le quotidien sud-coréen The Korea Economic Daily.
Selon des sources de l’industrie automobile, citées par la même source, « Hyundai Motor cherche à ouvrir une usine d’assemblage automobile CKD (completely knocked down) dans ce pays africain d’ici 2027 en partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan. »
« Les deux sociétés devraient investir environ 400 millions de dollars dans l’usine, qui produira des véhicules utilitaires sport compacts et des voitures à hayon populaires dans la région », précise encore le média sud-coréen, et d’ajouter : « Le site, anciennement occupé par l’usine Volkswagen, dans une zone industrielle de Sidi Khettab, dans la wilaya de Relizane – à environ 300 kilomètres à l’ouest de la capitale, Alger – est à l’étude. »
A ce propos, le 23 juillet dernier, le sénateur Bettahar Lazreg avait annoncé la réouverture de ce site industriel. Il avait affirmé : « C’est officiel, l’usine Hyundai ouvrira ses portes dans la zone industrielle de Sidi Khettab (à l’emplacement de l’ancienne usine Volkswagen) (…) », avait-il écrit dans un message publié sur sa page Facebook, accompagné d’une photo prise avec le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb.
Ce dernier avait, auparavant, confirmé que la relance de l’usine, qui appartenait au groupe Sovac, était en cours d’étude par le gouvernement. Il avait indiqué que ce site fait partie des unités que l’État cherche à remettre en service, en tenant compte de la « faisabilité économique et de l’impact social attendu de son exploitation ».
« Les actifs industriels non exploités sont gérés dans le cadre d’une vision globale visant à les réintégrer dans le cycle de production, compte tenu de leurs équipements, de leurs ressources humaines qualifiées et de leur emplacement stratégique », avait-il expliqué.
L’usine Sovac avait été utilisée pour assembler des véhicules du groupe Volkswagen. Elle appartenait à l’homme d’affaires Mourad Oulmi avant d’être saisie par la justice. Le constructeur allemand Volkswagen avait suspendu ses activités en Algérie en décembre 2019.
Hyundai cherche à obtenir le feu vert final pour la construction de l’usine d’ici fin 2026
The Korea Economic Daily a également fait savoir que « Hyundai Motor cherche à obtenir le feu vert final du gouvernement algérien pour la construction de l’usine d’ici la fin de l’année prochaine, après avoir obtenu l’approbation préliminaire de la commercialisation en mai par l’intermédiaire de son unité locale, SARL Hyundai Motors Manufacturing Algeria ».
Hyundai avait déjà obtenu en mai un agrément préliminaire pour la fabrication de véhicules en Algérie. Le ministère de l’Industrie avait annoncé que « la marque Hyundai a obtenu l’agrément préliminaire pour la fabrication de véhicules en Algérie, conformément aux dispositions du décret exécutif n° 22-384 fixant les conditions et modalités d’exercice de l’activité de fabrication de véhicules », en ajoutant qu’« il s’agit là d’une étape clé vers le lancement effectif du projet ».
Ce partenariat avec le groupe omanais Saud Bahwan prévoit le lancement progressif de plusieurs modèles. Selon les informations présentées par le partenaire omanais en janvier dernier, l’usine produira d’abord un SUV abordable et un utilitaire dès 2026, puis une berline et une citadine dans les années suivantes. À terme, la production inclura aussi des véhicules électriques.
Plusieurs rencontres ont eu lieu entre les représentants du groupe omanais Bahwan, les représentants de Hyundai et les autorités algériennes depuis le début de l’année. En février, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) avait annoncé l’enregistrement officiel du projet.
Lors du Conseil des ministres du 18 mai dernier, le président Abdelamdjid Tebboune avait demandé « d’accorder toute l’attention aux projets d’investissements et à la mise en œuvre des recommandations et décisions émanant des dirigeants des deux pays dans divers secteurs, notamment (…) l’industrie automobile (Hyundai) (…) ».
Ce projet marque le retour du constructeur sud-coréen en Algérie, après l’expérience interrompue de l’usine de Tiaret, ouverte en 2017 et fermée en 2020. Pour Hyundai, il s’agit aussi de renforcer sa présence sur le continent africain, où il dispose déjà de sites en Afrique du Sud, au Ghana et en Éthiopie.