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Nouvelle loi minière en Algérie : Terramin envisage d’augmenter sa part dans le projet minier de Tala Hamza

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En Algérie, la nouvelle loi encadrant le secteur minier est désormais en vigueur. Adoptée en juillet par le Parlement, la loi n° 25-12 du 3 août 2025, qui régit les activités minières, a été publiée au Journal officiel n°52. La nouvelle loi modifie la participation étrangère dans les projets miniers. La règle 49/51 est supprimée pour l’exploitation des mines, mais reste en vigueur pour les carrières.

L’article 101 précise que l’entreprise nationale peut participer « dans la limite de 20% dans le capital de la personne morale de droit algérien, détenue partiellement ou totalement par des étrangers, lorsque cette personne morale sollicite l’octroi d’un permis d’exploitation de mines ». Autrement dit, loi permet aux entreprises étrangères de détenir jusqu’à 80 % de projets miniers, contre un maximum de 49 % auparavant.

Selon l’article 66, l’autorisation de prospection et le permis d’exploration de mines ou de carrières peuvent être accordés à « des personnes morales de droit algérien ou de droit étranger ». Toutefois, pour obtenir un permis d’exploitation, il faut être « une personne morale de droit algérien ».

Parmi les groupes miniers étrangers activant en Algérie, l’australien Terramin Australia Ltd, qui est sur le projet de zinc et plomb de Tala Hamza dans la wilaya de Béjaïa. Le groupe australien a salué l’augmentation de la participation étrangère dans les projets miniers en Algérie, entérinée dans la nouvelle loi régissant les activités minières.

Terramin y voit une opportunité pour augmenter sa participation dans le projet qui est actuellement de 49% et les 51% étant détenus par l’Etat algérien. Ainsi, avec la nouvelle réglementation, le groupe minier envisagerait des discussions avec les autorités algériennes pour augmenter sa participation jusqu’à 80% dans le projet.

« Une hausse de la participation de Terramin dans le projet Tala Hamza pourrait bientôt voir le jour », rapporte le magazine australien spécialisé Australia’s Paydirt, dans son numéro du mois d’août 2025. « La décision récente de l’Algérie d’augmenter la part de propriété étrangère dans les projets est un signe supplémentaire de sa volonté de diversifier son industrie minière au-delà du gaz », note le magazine mensuel spécialisé dans l’actualité minière et énergétique, qui estime que « cette évolution profite également à Terramin Australia Ltd. »

https://twitter.com/TerraminAust/status/1955427755052662840

« En juin, une modification de la loi a permis aux entreprises étrangères de détenir jusqu’à 80 % de projets miniers, contre un maximum de 49 % auparavant », souligne la même source, rappelant que « l’Algérie tire depuis longtemps profit de ses importantes réserves de gaz, principalement exportées vers l’Europe, ce qui en fait le troisième pays le plus riche d’Afrique. »

Le magazine explique : « Le pays montre un intérêt croissant pour la diversification de son économie au-delà des hydrocarbures. Cette révision de la législation minière devrait attirer davantage d’investissements étrangers pour exploiter des ressources comme le zinc, le phosphate, le minerai de fer, le plomb, le cuivre, l’or et le lithium. »

« La construction d’une mine souterraine de zinc et de plomb, ainsi qu’une usine de traitement, est sur le point de commencer à Tala Hamza », indique la même source, et de noter que « la nouvelle loi prévoit également une procédure d’autorisation simplifiée, avec un seul permis minier valable 30 ans couvrant à la fois l’exploration et l’extraction. » « Si cet avantage vise surtout à attirer de nouveaux investisseurs, il ouvre aussi la possibilité pour des sociétés déjà présentes, comme Terramin, de renégocier leurs conditions », explique encore le magazine australien.

Et d’ajouter : « Le moment est favorable pour Terramin, qui prépare la construction d’une mine souterraine et d’une usine de traitement sur son projet de zinc de Tala Hamza. » « Actuellement, le projet est exploité dans le cadre d’une coentreprise : Terramin détient 49 % des parts, le reste appartenant au gouvernement algérien, qui a également acheté le terrain pour 25 millions de dollars américains », précise-t-on.

Martin Janes, directeur exécutif de Terramin : « Il pourrait y avoir des discussions à l’avenir – nous avons la possibilité de passer à 80 % »

Martin Janes, directeur exécutif de Terramin, a indiqué à Paydirt que la possibilité d’augmenter la participation de l’entreprise était une perspective intéressante après vingt années de travail sur ce projet. « Il pourrait y avoir des discussions à l’avenir – nous avons la possibilité de passer à 80 % », a-t-il déclaré.

Et de préciser : « Il y a beaucoup de défis pour lancer de grands projets miniers partout dans le monde. En Algérie, il y a probablement eu quelques défis supplémentaires au fil de notre parcours. L’Algérie a beaucoup changé pendant la période où nous avons travaillé ici ; elle est devenue plus sophistiquée, plus ouverte et plus confiante envers les étrangers qui travaillent dans le pays. Cela a évolué avec le temps et je pense que notre travail est devenu plus facile. »

Terramin est actuellement dans la phase initiale de construction de la mine souterraine. Deux des quatre forages géotechniques prévus à Tala Hamza ont été réalisés dans le cadre de la conception technique finale des puits d’aération et d’extraction, note la même source. Et de préciser que la construction de la mine et de l’usine de traitement, qui doit commencer plus tard cette année, prendra environ deux ans pour un coût de 415 millions de dollars américains. L’entreprise chinoise Sinosteel Equipment & Engineering Co Ltd financera les travaux.

Tala Hamza sera principalement une mine de zinc, avec une production annuelle moyenne estimée à 178 000 tonnes de concentré de zinc et 32 500 tonnes de concentré de plomb. Terramin est en discussion avec plusieurs grandes sociétés de négoce pour des accords de vente. Selon Janes, l’engagement de l’Algérie en faveur de la diversification est devenu évident ces dernières années, au moment où les progrès sur Tala Hamza s’accélèrent.

« Nous sommes très satisfaits du soutien et de l’encouragement que nous avons reçus de la part des Algériens, ainsi que de leur volonté de collaborer avec nous tout au long du processus. Nous avons travaillé dur pour établir une relation solide avec eux et pour qu’ils comprennent parfaitement ce que nous prévoyons de faire en Algérie. Nous voulons le faire correctement, selon des normes élevées – construire une mine en Algérie qui respecterait les mêmes standards qu’en Australie », a expliqué le directeur exécutif de Terramin.

L’Algérie pourrait trouver plus facilement la voie vers la diversification minière que d’autres pays grâce à la réserve financière importante accumulée grâce aux exportations de gaz vers l’Europe. « Les revenus gaziers, en particulier en provenance d’Europe, ont été très utiles pour financer la transition de leur économie », a conclu Janes.

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