Le Département américain de l’Agriculture (USDA) prévoit que la production céréalière de l’Algérie pour la campagne 2025/26 restera proche de celle de l’année précédente, avec environ trois millions de tonnes de blé et 1,35 million de tonnes d’orge. Les importations de blé pourraient atteindre 9,2 millions de tonnes métriques, tandis que les stocks devraient reculer à un peu plus de cinq millions de tonnes, en raison de la baisse des approvisionnements russes et de l’arrêt des expéditions françaises.
La production céréalière stable mais dépendante de la météo
Dans sa dernière mise à jour publié le 4 juin 2025, par son Service agricole extérieur, l’USDA indique que la superficie consacrée au blé et à l’orge « restera d’environ deux millions d’hectares pour le blé et un million pour l’orge, comme la saison précédente ». Selon le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, près de 150 000 hectares seront exploités dans le Sahara, soit 40 000 hectares de plus que l’an dernier. Le ministère n’a pas précisé si ces terres étaient entièrement semées en blé.
La production reste très dépendante de la pluie, en particulier dans les zones côtières et sur les hauts plateaux. Le rapport souligne que « la production de blé restera probablement inférieure à la moyenne pour 2025/26, à environ trois millions de tonnes ». L’USDA relève légèrement sa prévision pour l’orge à 1,35 million de tonnes, les pluies ayant été plus favorables dans les zones de culture d’orge ce printemps.
Le suivi satellitaire de l’humidité des sols montre que la campagne de semis a débuté dans des conditions très sèches en octobre 2024. Les sols se sont humidifiés en janvier 2025, sans toutefois atteindre la moyenne des vingt dernières années. La saison de croissance, de janvier à mi-mai, a connu des précipitations irrégulières, avec une amélioration au printemps qui « devrait soutenir les rendements dans les régions les plus fertiles et préserver les cultures dans les zones marginales ».
Dans le sud du pays, les prévisions évoquées par la presse locale tablent sur « plus de trois millions de quintaux » (soit environ 300 000 tonnes), soutenus par l’irrigation par pivot. Les wilayas d’El Menia et d’Adrar devraient approcher chacune les 100 000 tonnes, tandis que Timimoun, Ouargla, Biskra et El Oued fourniront des volumes compris entre 21 000 et 35 000 tonnes. Cette production représenterait environ 10 % du total national.
Importations de blé en baisse cette saison, hausse prévue en 2025/26
L’USDA prévoit que les importations de blé pour la prochaine campagne commerciale (juillet 2025 à juin 2026) atteindront 9,2 millions de tonnes, un niveau identique aux prévisions précédentes. Ces achats permettront de compenser les déficits de production et la baisse des stocks.
Pour la campagne en cours (2024/25), les importations sont revues à la baisse à 8 millions de tonnes, contre 9,2 millions initialement. Cette réduction est liée à « la diminution des expéditions russes et à l’arrêt des livraisons françaises ». Durant les dix premiers mois de la campagne, l’Algérie a reçu environ six millions de tonnes de blé, dont 1,7 million provenant de Russie. Les importations de mars et avril se sont limitées à un million de tonnes, contre 1,8 million en moyenne sur la même période les deux années précédentes.
La Russie reste le principal fournisseur, malgré la pause des livraisons depuis décembre 2024, en raison de disponibilités limitées avant la nouvelle récolte. En revanche, « les expéditions françaises ont été complètement nulles« , alors que la France fournissait encore 1,6 million de tonnes en 2023/24 et jusqu’à six millions de tonnes il y a cinq ans. Cette évolution s’inscrit dans le contexte des tensions diplomatiques et de l’exclusion des sociétés françaises des appels d’offres de l’OAIC fin 2024.
Pour l’orge, les importations prévues pour 2025/26 sont abaissées à 550 000 tonnes, en raison d’une meilleure récolte attendue. L’estimation pour 2024/25 reste inchangée.
La baisse des importations entraîne un ajustement à la baisse des stocks de blé. Pour la campagne 2025/26, ils sont estimés « à un peu plus de 5,2 millions de tonnes », tandis que ceux de la saison actuelle sont évalués à environ 5 millions de tonnes, soit un million de moins qu’initialement prévu.