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Algérie : le gouvernement détaille sa stratégie pour généraliser les paiements électroniques

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Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a présenté, dans une réponse écrite datée du 19 juillet 2025, la feuille de route du gouvernement pour développer et généraliser les moyens de paiement électronique en Algérie. Cette réponse fait suite à une question écrite du député Abderrahmane Salhi, transmise à l’Assemblée populaire nationale (APN) le 23 juin 2025.

« L’adoption progressive et généralisée des solutions de paiement électronique repose sur une coopération efficace entre les différents acteurs publics et privés », a expliqué M. Bouzred, en rappelant la création du Comité national des paiements conformément à la loi monétaire et bancaire du 21 juin 2023, et dont « la mission principale est d’élaborer une stratégie nationale destinée à développer les moyens de paiement non monétaires, afin de faciliter les transactions bancaires et de favoriser l’inclusion financière. »

Le ministre a également souligné que « le gouvernement s’emploie à accélérer la modernisation des moyens de paiement en mettant en œuvre une feuille de route à court terme. » « Cette démarche repose sur la coopération de l’ensemble des acteurs concernés, qu’il s’agisse des ministères, des organismes publics ou des institutions financières, notamment la Banque d’Algérie, Algérie Poste, la Haute-Commissariat à la Numérisation, le GIE Monétique, SATIM et l’ABEF », a-t-il dit, et d’ajouter : « La réalisation de ces objectifs nécessite une mobilisation coordonnée de ces institutions, ainsi que la participation des parties prenantes des secteurs public et privé. »

« Cette stratégie, appuyée par un comité technique dirigé par la Direction générale du Trésor et de la Comptabilité, coordonne les actions entre les parties concernées et assure le suivi des indicateurs de performance », explique encore le ministre, qui précise que « la feuille de route repose sur cinq axes stratégiques visant à moderniser le système national de paiement. » Elle prévoit « l’adaptation du cadre réglementaire relatif aux paiements électroniques, la mise à niveau des infrastructures dédiées, ainsi que le développement de technologies de paiement innovantes. » Elle met également l’accent « sur l’accélération de la numérisation des flux de paiements et sur la promotion d’une culture financière encourageant l’usage des moyens de paiement électroniques. »

Une feuille de route en cinq axes

La stratégie vise à « l’adaptation du cadre réglementaire constitue une étape essentielle pour moderniser les systèmes de paiement. » Elle passe par « l’intégration des nouvelles technologies, l’inclusion des prestataires de services de paiement (PSP) et des banques numériques. » « Cette évolution doit garantir la sécurité des transactions et protéger les acteurs économiques contre les menaces liées à la cybersécurité, tout en restant conforme aux standards internationaux », a souligné le ministre.

« La modernisation des infrastructures de paiement électronique constitue une étape clé pour sécuriser et renforcer l’adoption de ces moyens de paiement », a-t-il expliqué, et d’ajouter qu’elle implique « la mise en place d’un cadre technique, des investissements en cybersécurité conformes aux normes internationales, ainsi que la création de trois centres de données destinés à assurer la résilience du système. » Parallèlement, a-t-il poursuivi, « l’interopérabilité et l’inclusion financière sont renforcées grâce au lancement du Mobile Switch. » Enfin, « la formation continue des professionnels du secteur demeure indispensable pour garantir l’efficacité et l’évolution du système », a-t-il ajouté.

Selon M. Bouzred : « L’objectif est de développer de nouvelles technologies de paiement afin d’améliorer la rapidité, la sécurité et l’accessibilité des transactions. » « Cela inclut les cartes sans contact, les cartes à débit différé et les cartes virtuelles, offrant une protection renforcée grâce au chiffrement », a-t-il précisé, et de relever : « Les paiements via téléphone mobile, notamment à travers les codes QR, sont essentiels pour pallier le manque de terminaux de paiement électronique (TPE) et faciliter les transactions locales. » « Les banques sont également encouragées à créer leurs propres applications de paiement, dont l’interopérabilité sera assurée par le système Mobile Switch », a-t-il souligné.

« La numérisation des flux de paiements repose sur une large adoption des moyens de paiement électroniques, qu’il s’agisse des systèmes de transfert d’argent, du mobile ou d’Internet. Des incitations sont prévues pour les secteurs public et privé.
Dans l’administration et les entreprises publiques, le recours aux paiements électroniques pour le règlement des factures, des taxes et des droits doit renforcer la transparence et faciliter l’accès aux services »
, a expliqué le ministre, et de noter : « Dans le secteur privé, l’installation obligatoire de dispositifs de paiement électronique dans les supermarchés et commerces est prévue. Enfin, des mesures fiscales incitatives, telles que des réductions de TVA et des exonérations pour les commerçants et les consommateurs, visent à accélérer l’adoption des paiements numériques. »

Selon lui : « La promotion du paiement électronique repose sur des campagnes de sensibilisation destinées aux consommateurs et aux commerçants, mettant en avant les avantages sécuritaires et économiques des transactions numériques. Ces campagnes, considérées d’intérêt public, seront diffusées gratuitement sur différents canaux, dont la télévision, la radio et les réseaux sociaux, en partenariat avec les secteurs concernés. » « La formation des commerçants à l’utilisation des équipements et à la gestion des transactions est également essentielle. Enfin, des enquêtes d’opinion et des ateliers seront organisés afin de recueillir des retours et d’améliorer les dispositifs existants », a-t-il précisé.

« Sur l’ensemble du programme, plus de 21 des 49 mesures prévues dans la première feuille de route ont déjà été mises en œuvre », a indiqué le ministre, qui a fait savoir qu’« une nouvelle feuille de route est actuellement en préparation. » Elle intégrera « les actions non finalisées de la première phase et proposera de nouvelles mesures jugées prioritaires », a expliqué M. Bouzred, soulignant que « leur mise en œuvre devrait accélérer de manière significative l’adoption des moyens de paiement électroniques en Algérie. »

« Ces initiatives traduisent l’engagement clair des autorités publiques à renforcer et moderniser le système de paiement, à travers une approche progressive, inclusive et structurée. L’objectif est de consolider la confiance, d’améliorer l’accessibilité et d’encourager l’utilisation des solutions de paiement électronique à l’échelle nationale », a conclu le ministre des Finances.

Les chiffres du paiement électronique en Algérie

Le ministre a dressé un état des lieux à fin avril 2025 :

  • Cartes de paiement : 20.498.350 cartes émises, dont 16.189.017 cartes Edahabia et 4.309.333 cartes CIB.
  • Distributeurs automatiques de billets (DAB/GAB) : 4.577 appareils, avec 197.323.075 transactions en 2024, pour un total de 3.691 milliards de dinars.
  • Terminaux de paiement électronique (TPE) : 77.576 appareils installés à fin avril 2025, pour 5.579.708 transactions en 2024, représentant 44,5 milliards de dinars.
  • Paiement en ligne : 644 e-commerçants affiliés et 63.634.914 transactions électroniques réalisées depuis le lancement du service.
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