Le volume des exportations mondiales de tomates fraîches a atteint 12,4 milliards de dollars à la fin de l’année 2024, selon une analyse publiée ce mardi 22 juillet par le cabinet de conseil Finabi Conseil. Malgré une production importante évaluée par les professionnels du secteur à 2,7 millions de donnes l’année dernière, l’Algérie ne figure pas dans les pays exportateurs.
Dans ce secteur, les trois premiers exportateurs mondiaux sont le Mexique, les Pays-Bas et le Maroc. Le Mexique arrive en tête avec des exportations d’une valeur de 3,33 milliards de dollars pour une production nationale estimée à 3,3 millions de tonnes (2 millions de tonnes exportées). Il est suivi par les Pays-Bas, qui ont exporté pour 1,91 milliard de dollars, avec une production de plus 0,8 millions de tonnes (828 500 de tonnes, le pays européen a exporté 827 000 tonnes). Le Maroc, avec 1,4 million de tonnes produites, a exporté l’équivalent de 1,65 milliard de dollars (le pays a exporté 721 000 de tonnes).
En Algérie, selon le président du Conseil national interprofessionnel de la filière tomate (CNIFT), Mostefa Mazouzi, cité par Finabi Conseil, « les productions de la tomate fraîche et industrielle ont augmenté régulièrement ces dernières années jusqu’à atteindre en 2024 un chiffre record de 2,7 millions de tonnes ». La production est concentrée dans les wilayas de l’Est comme Annaba, Skikda, El Tarf et Guelma, qui disposent d’environ 17 000 hectares cultivés. D’autres wilayas de l’extrême Est (Souk Ahras, Oum El Bouaghi, Khenchela, Tébessa) et du Sud (Oued Souf, In Salah, El Ménéa, Adrar) assurent la continuité de la production tout au long de l’année.
La moitié (50%) de cette production est consommée localement en frais, tandis que l’autre moitié est destinée à la transformation. Toutefois, le pays reste absent du marché mondial. « Si nous supposons que les statistiques disponibles sur la production nationale sont fiables car elles émanent des professionnels du secteur et elles sont confirmées par plusieurs sources, la genèse de la défaillance est issue de la stratégie nationale d’exportation », analyse Finabi Conseil.
Le cabinet identifie plusieurs pistes pour corriger cette situation et amorcer une ouverture vers l’international : « Structurer une filière tomate fraîche exportable avec des pôles pilotes (Annaba, El Tarf, Oued Souf…) »; « Mettre en place une chaîne du froid export et des hubs de conditionnement »; « Instaurer un système national de traçabilité et certification (GlobalG.A.P, HACCP…) » ; « Identifier des marchés cibles : Russie, EAU, Europe de l’Est, Royaume-Uni ».
Finabi Conseil souligne par exemple que « l’Allemagne, un de nos partenaires stratégiques, a importé 1,7 milliard de dollars de tomates fraîches en 2024 ». Le cabinet suggère également de « développer la filière de production de tomates bio vu l’intérêt que porte l’Allemagne à l’agriculture durable ».
Parmi les autres recommandations : « créer un fonds public plus agile, moins bureaucratique de soutien à l’export agricole », et « lancer une Agence nationale de l’agro-export pour piloter la stratégie ».