Lors de son entrevue périodique diffusée vendredi soir, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que l’économie nationale poursuivait son amélioration. Il a indiqué que tous les indicateurs économiques de l’Algérie étaient au vert, citant une baisse de l’inflation, une hausse des réserves de change, et l’absence de dette extérieure.
Selon lui, « au regard des investissements en cours, des emplois créés et de la dynamique agricole, le taux de croissance économique devrait atteindre au moins 4%, l’un des plus élevés de la région méditerranéenne ». Face aux « interprétations erronées » de la situation économique, il a précisé que l’inflation est passée de 9,7 % en 2020 à moins de 4 % cette année, tandis que les réserves de change sont estimées à 70 milliards de dollars.
Réagissant aux recommandations du Fonds monétaire international, il a affirmé que « tous les pays ont une dette intérieure » et qu’aucun budget dans le monde n’est exempt de déficit. Il a rappelé que l’Algérie adapte ces conseils à sa politique économique et sociale, en tant qu’État social.
Il n’y pas d’austérité
Le président a également assuré qu’« il n’est nullement question d’austérité », mais plutôt d’« une gestion optimale selon des priorités bien définies ». Il a insisté sur l’importance de renforcer la production nationale et de diversifier l’économie pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures. Il a déclaré que « l’Algérie est déterminée à conforter son indépendance politique et économique », dénonçant certaines voix qui « sèment le désespoir parmi les citoyens ».
Concernant les aides sociales, il a indiqué qu’elles représentent entre 13 et 14 milliards de dollars par an, et qu’elles « n’entraînent pas de déficit sur le plan économique ». Il a aussi évoqué les subventions aux produits de large consommation, en assurant que l’Algérie est « à l’abri » des pénuries ayant touché des produits comme les huiles et les pâtes.
La production agricole devrait atteindre 38 milliards $
Dans le domaine agricole, il a salué les efforts des agriculteurs, notant que ce secteur est devenu une « véritable activité économique ». La production agricole nationale devrait atteindre 38 milliards de dollars cette année. Il a cité des réussites locales, comme la viticulture à Boumerdès ou la production de pommes dans les Aurès, qui affiche un excédent.
Il a aussi souligné que l’Algérie a atteint « l’autosuffisance en blé dur » pour la première fois depuis 63 ans, et qu’elle continue ses efforts pour atteindre cette autonomie pour d’autres céréales. Il a précisé que les capacités de stockage vont atteindre « neuf (09) millions de tonnes », grâce à un programme de construction de silos répartis dans les wilayas. Il a noté que « certains mettaient en doute la réalisation de ces silos », mais que « les paysans sont aujourd’hui satisfaits », notamment grâce au raccourcissement des distances entre producteurs et centres de collecte.
Le président a ajouté que l’Algérie dispose de 87 barrages et que le traitement des eaux usées sera renforcé dans le cadre d’un programme national, avec l’implication de start-up.
« Les projets économiques avancent comme prévu »
Concernant les investissements, il a affirmé que « les projets économiques avancent comme prévu », avec des objectifs fixés jusqu’à 2027. Il a affirmé que « 80 à 85% des objectifs fixés en matière d’investissement et de relance du développement » sont déjà atteints. Plus de 13.000 projets sont enregistrés, dont plusieurs sont déjà réalisés. L’objectif est de renforcer la production nationale et de limiter les importations. Il a salué les hommes d’affaires algériens et a rappelé la mise en place du guichet unique pour faciliter l’accès au foncier.
Sur la question des startups, le président Tebboune a déclaré : « En 2019, il y avait 200 startups et aujourd’hui il y en a 9.000. Nous comptons atteindre, à la fin du mandat (présidentiel), les 20.000 startups ». Il a ajouté que « certaines sont déjà en bourse » et a mis en avant le rôle des universités devenues des incubateurs.
Il a également évoqué l’introduction de la numérisation et de l’intelligence artificielle, affirmant que l’Algérie progresse de manière « sûre et confiante », notamment dans la cybersécurité.
Toutes les portes sont ouvertes devant la diaspora
Concernant l’action gouvernementale, il a observé « une amélioration dans la performance des secteurs ministériels, ressentie aujourd’hui par le citoyen ». Il a précisé que pour les secteurs « à faible activité », une « révision est nécessaire ».
Enfin, il a réaffirmé son attachement à « l’égalité des chances entre tous les Algériens », y compris ceux de la diaspora, saluant leur engagement « malgré toutes les intimidations qu’ils ont subies ». « Toutes les portes sont ouvertes devant eux », a-t-il déclaré.
Concernant la sécurité, il a indiqué que « l’Algérie dispose d’une expertise suffisante pour combattre le terrorisme », en assurant que « ses frontières sont protégées, son armée est forte et ses services de sécurité possèdent une grande expérience dans ce domaine ».
Numérisation et intelligence artificielle
Le président Tebboune a affirmé que l’Algérie avance à pas « sûrs » dans le domaine de la numérisation et de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans différents secteurs. Evoquant l’état d’avancement de la mise en œuvre du processus de numérisation et de l’introduction de ‘intelligence artificielle dans différents secteurs, il a relevé que l’Algérie « s’est orientée, il y a des années, dans cette direction, et a récemment inauguré l’Ecole nationale supérieure d’Intelligence artificielle (ENSIA) », des démarches, a-t-il dit, qui découlent de sa foi en l’avenir de l’intelligence artificielle et de la numérisation.
Réaffirmant que l’Algérie avance à pas « sûrs et confiants » dans le domaine de la numérisation, le président de la République a souligné qu’elle est désormais une destination pour la formation d’étudiants étrangers issus de plusieurs pays dans cette spécialité.
Il a, à cet égard, rappelé le projet de réalisation d’un Data center avec la société chinoise Huawei, en vue de « centraliser toutes les données relatives aux différents secteurs, notamment économiques », insistant sur la nécessité de s’appuyer sur des données précises et exactes en matière d’économie et de consommation, d’où l’importance de la numérisation qui est, a-t-il dit, une « culture liée à la transparence ».
Etude pour la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer
Le chef de l’Etat a indiqué qu’une étude sera bientôt menée pour la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer dans plusieurs wilayas afin de garantir la sécurité hydrique du pays. Il a souligné l’importance de garantir la sécurité hydrique du pays, notamment face au manque de la pluviométrie, jugeant impératif de prendre les dispositions requises pour assurer l’approvisionnement en eau potable.
« Ce problème a été réglé dans certaines wilayas du pays grâce à la réalisation de cinq (5) grandes stations de dessalement d’eau de mer », a-t-il dit, et d’ajouter qu’« une étude sera menée pour la réalisation de cinq (5) ou six (6) nouvelles stations », précisant que « les wilayas concernées seront déterminées lors d’une prochaine réunion du Conseil des ministres ».
« Aucun citoyen algérien ne sera laissé sans eau » même si cela nécessite de recourir à des moyens exceptionnels en attendant les solutions définitives, a assuré le président Tebboune, ajoutant qu’il s’agira d’« assurer au moins un approvisionnement en eau potable 10 à 11 heures par jour ».
