Le président américain Donald Trump a adressé mercredi 9 juillet de nouvelles lettres à six pays, dont l’Algérie, pour les informer de la mise en place de nouveaux droits de douane sur leurs exportations vers les États-Unis, et ce, à partir du 1er août 2025.
Les pays concernés par cette mesure sont l’Algérie, le Brunei, l’Irak, la Libye, la Moldavie et les Philippines. D’après les détails communiqués, les produits algériens seront soumis à un droit de douane de 30 %, un taux qui reste inchangé par rapport aux annonces précédentes.
Pour les autres pays, les taux varient. La Libye et l’Irak verront une légère baisse par rapport aux niveaux annoncés en avril, avec des taux fixés respectivement à 30 % (-1 point de pourcentage) et 30 % (-9 points de pourcentage). En revanche, les produits venant de Moldavie et du Brunei seront taxés à 25 % (respectivement -6pp et +1pp), tandis que ceux des Philippines subiront une taxe de 20 % (+3pp).
Ces décisions s’inscrivent dans une série de mesures ciblant les pays affichant un excédent commercial avec les États-Unis. Depuis le début de la semaine, plusieurs lettres ont déjà été envoyées à d’autres pays. Certaines surtaxes atteignent jusqu’à 40 % pour des pays d’Asie du Sud-Est, tandis que d’autres, comme le Japon ou la Tunisie, se situent autour de 25 %.
Initialement prévues pour le 9 juillet, l’entrée en vigueur de ces taxes a été reportée au 1er août par décret. Les lettres mentionnent aussi que toute mesure de représailles entraînera une nouvelle hausse des droits de douane équivalente.
L’Union européenne, toujours en discussion avec les États-Unis, pourrait recevoir une notification similaire dans les jours à venir.
Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les États-Unis
En 2024, les échanges entre les deux pays ont atteint 3,5 milliards de dollars. Les exportations américaines vers l’Algérie se sont élevées à 1 milliard de dollars, enregistrant une baisse de 15,5 % par rapport à l’année précédente. De leur côté, les importations américaines de produits algériens ont atteint 2,5 milliards de dollars, en recul de 18,7 %.
Malgré cette baisse, les États-Unis restent un partenaire économique important pour l’Algérie. En 2023, ils étaient le cinquième client du pays, après l’Italie, la France, l’Espagne et la Turquie. Ils étaient également le deuxième importateur de produits algériens hors hydrocarbures, après la France.
Cette année-là, les exportations algériennes vers ce pays d’Amérique du Nord ont atteint 411 milliards de dinars (3,09 milliards de dollars), d’après les données de l’Office national des statistiques (ONS). La même année, l’Algérie a importé des États-Unis pour un montant de 190,5 milliards de dinars (1,43 milliard de dollars), plaçant les USA au 8e rang des fournisseurs du pays, loin derrière la Chine, la France et l’Italie, qui dominent le classement. Les Etats-Unis ont représenté 3,3% du total des importations algériennes et 5,5% du total des exportations algériennes.
Selon les chiffres détaillés de l’ONS, les principaux produits importés par l’Algérie en provenance des États-Unis en 2023 incluent les fèves de soja, le blé tendre, les polymères de l’éthylène et du chlorure de vinyle, les fruits secs, les équipements de laboratoire, les pâtes chimiques de bois, les turbines à gaz (turboréacteurs, turbopropulseurs), les médicaments, ainsi que divers articles de robinetterie et de tuyauterie, chaudières, réservoirs et cuves.
Les produits algériens exportés vers les États-Unis
Concernant les exportations algériennes vers les États-Unis, les principaux produits concernés par la taxe douanière de 30 % sont les hydrocarbures (bruts ou raffinés), les barres de fer forgé, les engrais azotés et les ciments. En tout, l’Algérie exporte vers les États-Unis plus d’une soixantaine de produits, bien que les quantités restent plus faibles en dehors des catégories citées précédemment.
Les exportations algériennes vers les États-Unis couvrent une large gamme de produits, allant des produits agricoles et agroalimentaires (huile d’olive, avocats, tomates, confitures et gelées, chocolats, eaux aromatisées, margarines, fruits et noix, algues, extrait de malt, pâtes, sauces, poivre, café, produits de boulangerie, poisson…) aux produits industriels (transformateurs électriques, moteurs et générateurs, pièces pour radio-télévision et téléphones, lampes, pompes, compresseurs, ventilateurs, roulements à billes, ordinateurs, lames, vêtements féminins, pneumatiques…).
