La société italienne Saipem a obtenu un contrat auprès du groupe Sonatrach, portant sur la conception d’un grand complexe industriel destiné à la production d’engrais phosphatés en Algérie. Dans un communiqué publié sur son site web ce jeudi 19 juin, cette filiale du groupe énergétique italien ENI a indiqué avoir remporté un « contrat FEED (Front End Engineering Design) auprès de Sonatrach, relatif au projet intégré de phosphate pour la production d’engrais en Algérie ».
« Le contrat a été attribué dans le cadre d’un processus concurrentiel d’avant-projet, qui prévoit que les travaux de conception soient menés à la fois par Saipem et par un opérateur concurrent », a précisé la société de services pétroliers, ajoutant que « Sonatrach sélectionnera ensuite la meilleure solution technique et économique entre les deux et procédera à l’attribution directe du contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction) pour l’exécution du projet conçu. »
Le contrat comprend « les services d’ingénierie préliminaire pour la conception d’un nouveau complexe industriel, composé de l’infrastructure d’extraction de phosphate dans la région de Bled El Hadba », située dans la wilaya de Tébessa, à l’Est du pays. Il comprend également « des unités de traitement et auxiliaires de production d’engrais dans la région d’Oued Keberit, la modernisation du port d’Annaba pour l’exportation des produits et la construction de tronçons ferroviaires reliant les installations d’extraction et de production à la ligne de chemin de fer principale », a détaillé la société.
Saipem note qu’« il s’agit du premier projet intégré en Algérie dans le domaine de l’extraction minière et de la production d’engrais », qui « contribuera à diversifier l’économie algérienne et à renforcer la position du pays sur le marché mondial des engrais. » « Une fois opérationnelles, les usines seront capables d’extraire 10 millions de tonnes de phosphate et de produire 6 millions de tonnes d’engrais par an », précise la même source.
« L’attribution de ce contrat marque ainsi le début d’une nouvelle phase pour Saipem dans un pays et avec un client historiquement stratégique pour l’entreprise. (…) », a indiqué l’entreprise italienne, rappelant sa présence en Algérie qui remonte à 1968, où elle a développé des infrastructures pour le traitement et le transport des hydrocarbures, les centrales électriques, ainsi que le forage de puits de pétrole.
L’entreprise italienne marque ainsi son retour sur le marché algérien, après avoir été condamnée dans une affaire de corruption liée à un marché de réalisation d’une raffinerie à Arzew (Oran). En 2022, le Tribunal de Sidi M’hamed à Alger avait condamné l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil à 20 ans de prison, et infligé à Saipem une amende de 192 millions d’euros. Deux employés de la société, Gilbert Bulato et Massimo Gallipoli Stealont, avaient été condamnés respectivement à 5 et 6 ans de prison. Dans la même affaire, l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, avait également été condamné. Lui et l’ancien ministre de l’Énergie ont été poursuivis pour avoir « favorisé » Saipem dans l’attribution du marché.