Les exportations d’acier de quatre pays, dont l’Algérie, sont au centre de deux requêtes déposées par la Rebar Trade Action Coalition (RTAC) auprès des autorités américaines. Ces requêtes concernent des mesures antidumping et compensatoires. Cette mesure intervient peu avant l’application de nouvelles taxes douanières décidées par les États-Unis sur les importations en provenance de ces pays, avec un taux d’environ 30 % pour l’Algérie. Les nouveaux tarifs douaniers ont été ajournés jusqu’au 9 juillet prochain.
Le département américain du Commerce prévoit d’ouvrir une enquête à partir du 24 juin afin d’examiner le contenu des plaintes déposées par RTAC. Ces dernières années, les États-Unis ont représenté un marché important pour les producteurs algériens d’acier. Toutefois, les nouvelles taxes risquent de réduire considérablement les exportations. Deux acteurs majeurs du secteur en Algérie, Tosyali Algérie et Algerian Qatari Steel (AQS), pourraient perdre des parts de marché.
L’année 2023 a marqué un pic des exportations d’acier algérien vers les États-Unis avec 485 000 tonnes. En 2024, ce volume est tombé à 100 000 tonnes. Cette baisse intervient dans un contexte difficile, accentué par les accusations de dumping portées par RTAC. Selon cette organisation, « les gouvernements algérien, égyptien et vietnamien accordent des subventions passibles de droits compensateurs concernant la fabrication, la production et l’exportation de barres d’armature ».
Elle ajoute que « les importations de barres d’armature en provenance d’Algérie, de Bulgarie, d’Égypte et du Vietnam sont vendues aux États-Unis à un prix inférieur à leur juste valeur. »
Toujours selon RTAC, les produits visés sont « les barres d’armature en acier », quels que soient leur composition, leur longueur ou leur diamètre. Sont également concernés les produits ayant subi une transformation dans les pays d’origine ou dans un pays tiers, comme la découpe, le moulage, la galvanisation, la peinture, le revêtement ou toute autre forme de traitement.
La situation actuelle pourrait compliquer les efforts des producteurs algériens sur le marché américain. Néanmoins, ce dernier ne constitue pas leur seul débouché. Ces dernières années, les sidérurgistes algériens ont élargi leur présence à d’autres régions, notamment en Afrique et en Europe.
La capacité des entreprises algériennes à répondre aux normes internationales de production est devenue un facteur clé pour s’implanter sur de nouveaux marchés. Les producteurs locaux ont obtenu plusieurs certifications qui leur ouvrent la voie à l’exportation, notamment vers l’Europe, un marché en pleine évolution.
Ainsi, même si les exportations vers les États-Unis diminuent, la demande mondiale en acier demeure stable. Cela pourrait permettre aux producteurs algériens de maintenir un certain niveau d’activité à l’international.