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Banque mondiale : « l’Algérie trace désormais une voie audacieuse vers la diversification économique »

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La Banque mondiale a publié un article consacré à l’économie algérienne et intitulé : « Comment l’Algérie façonne son avenir économique ». L’article mis en ligne vendredi 18 avril sur le site internet de l’institution internationale.

« L’Algérie diversifie son économie, en triplant ses exportations hors hydrocarbures depuis 2017, pour atteindre 5,1 milliards de dollars en 2023, réduisant ainsi sa dépendance au pétrole et au gaz. Des réformes stratégiques, telles que le Système communautaire portuaire algérien (APCS) et une nouvelle loi sur l’investissement, améliorent l’efficacité commerciale et attirent les investissements étrangers, avec le soutien de la Banque mondiale », résume l’article, et de préciser : « Malgré les progrès accomplis, des défis tels que la faible productivité et les pressions mondiales en faveur de la décarbonisation soulignent la nécessité de poursuivre les réformes pour garantir la résilience et la croissance économiques à long terme. »

La Banque mondiale souligne les grues s’animent au-dessus des piles de conteneurs au Port d’Alger. « Il y a dix ans, 90 % de ces navires transportaient du pétrole et du gaz, fait remarquer un agent portuaire, désignant les bateaux en cours de chargement d’engrais, de bobines d’acier et de caisses de dattes. Aujourd’hui, l’évolution de nos exportations est visible : ce n’est plus seulement du pétrole et du gaz. C’est notre avenir qui se dessine. »

« Longtemps dépendante des hydrocarbures, l’Algérie trace désormais une voie audacieuse vers la diversification économique », indique la Banque mondiale, et d’ajouter : « Alors que plus de 90 % de ses recettes d’exportation étaient historiquement liées à l’industrie pétrolière, le pays opère une transformation profonde pour réduire cette dépendance et attirer les investissements étrangers. » « Les mesures récentes, soutenues par la Banque mondiale, commencent à porter leurs fruits, comme le souligne la mise à jour économique de l’Algérie pour le second semestre 2024 », selon la même source.

Les exportations hors hydrocarbures ont triplé depuis 2017, atteignant 5,1 milliards de dollars en 2023, soit 2 % du PIB, souligne l’article. « Les engrais, les produits sidérurgiques et le ciment figurent parmi les principales exportations, témoignant des premiers résultats positifs dans l’élargissement de la base économique algérienne », détaille la Banque mondiale, et d’ajouter : « Néanmoins, ce portefeuille reste limité et souligne l’importance de poursuivre les efforts d’expansion et de diversification. »

La Banque mondiale met en avant l’APCS et l’AAPI

Au cœur de cette transformation se trouve le Système communautaire portuaire algérien (APCS), lancé en juillet 2021 et développé avec l’expertise de la Banque mondiale. « Cette plateforme numérique connecte l’ensemble des acteurs portuaires et réduit les délais de dédouanement en reliant les douanes, les compagnies maritimes et les exportateurs sur une interface unique », explique l’institution financière internationale.

Et de préciser : « L’assistance technique de la Banque mondiale a également inclus l’établissement d’un cadre juridique, la promotion du dialogue entre les parties prenantes, et l’organisation de visites d’étude dans des ports mondiaux tel que celui de Barcelone. » Meriem Ait Ali Slimane, économiste principale à la Banque mondiale, souligne : « L’APCS marque un tournant pour le secteur commercial algérien. Il démontre comment des réformes ciblées peuvent avoir un impact économique transformateur. »

Selon la Banque mondiale : « La loi sur l’investissement de 2022 est un élément clé de ces efforts, conçue pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers. La loi offre des incitations telles que des exonérations fiscales, des dispenses de droits de douane et des procédures administratives simplifiées par le biais de l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI) nouvellement créée. »

« L’AAPI a déployé une plateforme en ligne pour simplifier le parcours des investisseurs, facilitant l’accès au foncier, à l’information et aux incitations de manière numérique. La Banque mondiale a appuyé l’AAPI à travers des formations et des recommandations stratégiques, en particulier sur les moyens d’attirer les investissements directs étrangers (IDE) et de développer des secteurs tournés vers l’exportation », note la même source.

« Le secteur agricole algérien a également enregistré des avancées, particulièrement en matière d’exportation de produits alimentaires frais », note également la Banque mondiale, dont l’assistance technique a soutenu « la réalisation d’études de marché, l’évaluation des chaînes de valeur et le renforcement du dialogue public privé ».

« En 2018, une campagne soutenue par la Banque mondiale a permis de collecter plus de 800 000 peaux de mouton, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’industrie du cuir. Cette initiative a marqué le début d’une série de réponses aux enjeux environnementaux », rappelle la même source, et d’ajouter : « Dans le secteur industriel, des efforts similaires ont ciblé des chaînes de valeur comme le liège et la mécanique de précision. Des initiatives de renforcement des capacités, incluant des voyages d’étude et des programmes de formation, ont contribué à améliorer les compétences et la coordination entre les acteurs du secteur. »

Des défis en matière de productivité et de bureaucratie

Pour garantir la conformité des produits algériens aux normes internationales, l’Organisme Algérien d’Accréditation (ALGERAC) a élargi son champ d’action. La Banque mondiale a accompagné ALGERAC dans l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal et le renforcement des compétences de son personnel. « En juillet 2024, le nombre de laboratoires accrédités s’élevait à 135, contre 77 en 2021, soit une augmentation de 75 % en trois ans. L’accréditation est essentielle pour adapter les produits algériens aux normes mondiales, offrant ainsi un avantage stratégique pour accéder à de nouveaux marchés », souligne l’article.

Pour la Banque mondiale : « Malgré ces avancées, l’Algérie continue de faire face à des défis en matière de productivité et de bureaucratie. » « La transition mondiale vers la décarbonisation pose des risques, particulièrement pour les exportations à forte intensité carbone tels que les engrais et le ciment, dans le cadre du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union Européenne (CBAM) », écrit la banque.

Et d’ajouter : « Afin de maintenir la croissance des exportations, l’Algérie devra augmenter sa productivité, attirer davantage d’Investissements directs étrangers et verdir ses processus industriels. » Les recommandations de la Banque mondiale préconisent « l’adoption d’une tarification du carbone, la diversification des marchés d’exportation et le renforcement des chaînes de valeur dans des secteurs à fort potentiel, tels que les énergies renouvelables et les technologies de l’information. »

« L’Algérie dispose d’un potentiel considérable pour diversifier ses exportations et s’intégrer dans les chaînes de valeur mondiales. Le défi actuel est de capitaliser sur cet élan, notamment en s’attaquant aux barrières structurelles et en renforçant la compétitivité », souligne Kamel Braham, Représentant résident de la Banque mondiale en Algérie.

Selon l’article : « La collaboration de l’Algérie avec la Banque mondiale continuera d’informer et d’orienter sa transformation économique. En numérisant les processus commerciaux, en renforçant les capacités institutionnelles et en diversifiant ses portefeuilles d’exportation, le pays pose les bases d’une croissance durable. » « Alors que le soleil se lève sur le Port d’Alger, la vue des conteneurs remplis d’acier, de ciment et de produits agricoles — plutôt que de pétrole et de gaz uniquement — symbolise un nouveau chapitre de l’histoire économique algérienne », conclut la Banque mondiale.

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