Les cours de l’or noir ont décroché mercredi, lestés par l’annonce de stocks américains en hausse, renforçant les craintes sur la demande alors que les opérateurs sont encore secoués par l’annonce du retour prochain sur le marché des barils de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a lâché 2,45% à 69,30 dollars, après avoir atteint en séance son plus bas depuis décembre 2021. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, a perdu 2,86% à 66,31 dollars.
La publication mercredi par l’Agence américaine sur l’énergie (EIA) de réserves de pétrole brut en hausse sur la semaine achevée le 28 février « a contribué au sentiment baissier du marché », relève auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Les stocks de brut ont progressé de 3,6 millions de barils, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 800.000, d’après la médiane d’un consensus établi par l’agence Bloomberg.
Une hausse des stocks est un facteur défavorable au prix, puisqu’elle indique une demande plus faible de pétrole. Cette publication vient heurter un « marché déçu, pris par surprise » par l’annonce lundi soir de hausse de production de l’OPEP+.
Le plan de l’OPEP+ prévoit le retour de 120.000 barils quotidiens supplémentaires par mois pendant 18 mois, auxquels il faut additionner une dérogation spéciale accordée par le cartel aux Emirats arabes unis. En avril, le groupe ajoutera donc 138.000 barils quotidiens sur le marché.
Pour les analystes de DNB, si le plan est maintenu, le Brent devrait plonger dans une fourchette de prix comprise entre 60 et 70 dollars et l’offre excédentaire pourrait s’accumuler.
« Le marché a l’impression d’être déjà plus que suffisamment approvisionné en pétrole et si les membres de l’OPEP+ brossent un tableau plus optimiste, le marché n’est pas d’accord avec eux pour le moment », explique Andy Lipow.
D’autant que « cela se produit au moment où les États-Unis imposent des droits de douane à la Chine, au Canada et au Mexique », qui font craindre aux opérateurs « une hausse des prix et un ralentissement des dépenses de consommation », ajoute l’analyste.
« Cela affectera la croissance économique dans toute l’Amérique du Nord, ainsi qu’en Chine et freinera la demande de pétrole », anticipe M. Lipow.
AFP