Algériens maltraités dans les aéroports de Paris : l’ambassadeur de France en Algérie convoqué

Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l’étranger, M. Sofiane Chaib, a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie, pour lui signifier la « ferme protestation » du gouvernement algérien suite aux traitements « provocateurs » réservés à des ressortissants algériens au niveau des aéroports de Paris, indique mardi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

« L’Algérie relève avec une profonde préoccupation les témoignages concordants d’un certain nombre de ressortissants algériens sur des traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires auxquels ils sont soumis par la Police aux Frontières au niveau des aéroports de Roissy Charles-De-Gaulle et d’Orly », lit-on dans le communiqué, repris par l’APS. Suite à la confirmation de la véracité de ces informations, M. Chaib a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie, « pour lui signifier la ferme protestation du gouvernement algérien face à de tels agissements totalement inadmissibles », précise le texte.

« Il a également affirmé le rejet catégorique de l’Algérie de toute atteinte, de quelque manière que ce soit, à la dignité de ses citoyens, ou de les instrumentaliser à des fins de pression, de provocation ou de tentative d’intimidation à l’encontre de leur pays », indique-t-on de même source, et d’ajouter : « Le Secrétaire d’Etat a demandé à l’ambassadeur d’informer son gouvernement de la nécessité de prendre toutes les mesures indispensables, afin qu’il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français ».

Pour rappel, le réalisateur algérien Bachir Derrais, habitué à la ligne Alger-Paris, a été témoin d’un traitement jugé discriminatoire envers les passagers d’Air Algérie à l’aéroport Charles de Gaulle le 24 janvier. Selon lui, après l’atterrissage du vol AH 1230, les autorités françaises ont fermé la majorité des guichets de contrôle, ne laissant qu’un seul ouvert pour ces voyageurs.

Cette situation a entraîné une attente excessive, dépassant la durée du vol, et un traitement perçu comme irrespectueux. Les passagers, y compris des personnes vulnérables, ont été affectés, certains risquant même de voir leur entrée refusée malgré un visa valide. Derrais s’est alors interrogé sur une possible intention punitive derrière ces mesures, dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie.