L’Algérie a renforcé sa position sur le marché mondial du gaz. En octobre, elle est devenue le principal fournisseur de l’Union européenne, dépassant la Russie, selon statistiques actualisées de la plateforme européenne Eurostat, rapportées ce mercredi 18 décembre par le média russe Russia Today.
D’après ces données, l’Algérie fournit désormais plus du cinquième des besoins des pays de l’Union européenne en gaz . En septembre, la Russie avait temporairement retrouvé sa place de premier fournisseur de gaz en Europe, perdue après le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Cependant, l’Algérie l’a dépassée en octobre.
Au cours de ce mois, les exportations algériennes de gaz vers l’UE ont atteint une valeur de plus de 1,3 milliard d’euros, soit une augmentation de 200 millions d’euros par rapport à septembre (1,1 milliard). L’Algérie avait ainsi fourni 21,6 % du total des importations européennes, ce qui l’a placée en première position devant la Russie.
En comparaison, les exportations russes de gaz en septembre représentaient 1,4 milliard d’euros, soit 23,7 % des importations totales de l’UE. Mais en octobre, ces livraisons ont baissé de 6 %, atteignant 1,3 milliard d’euros. Les États-Unis, avec des exportations de gaz d’une valeur de 1,2 milliard d’euros en octobre, arrivent en troisième position des fournisseurs de l’Union européenne, suivis par la Norvège (777 millions d’euros) et l’Azerbaïdjan (431 millions d’euros). En octobre, le total des importations de l’UE s’est élevé en valeur à 6,15 milliards d’euros, en progression de 5 % par rapport au mois de septembre .
L’Algérie reste un fournisseur clé grâce à ses deux gazoducs principaux : le Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, et le Transmed, qui dessert l’Italie. Cependant, un troisième gazoduc, le GME (Gazoduc Maghreb-Europe), reliant l’Algérie à l’Espagne via le Maroc, est fermé depuis novembre 2021 en raison de la crise diplomatique entre Alger et Rabat.
Durant le mois de novembre écoulé, l’Algérie était largement le principal fournisseur de gaz à l’Espagne, avec 46% des parts, loin devant la Russie (21,5%), les Etats-Unis (10,9%) et le Nigéria (7%). Depuis le début de l’année, l’Algérie a consolidé son rôle de fournisseur majeur, avec 38,7 % des importations espagnoles, devançant la Russie (21,3 %), les États-Unis (17,2 %) et le Nigeria (6,8 %).
L’Algérie intensifie ses efforts pour augmenter ses livraisons de gaz, en réponse à la demande croissante de l’Europe qui cherche à réduire sa dépendance envers les hydrocarbures russes. En décembre 2023, Sonatrach a annoncé un plan d’investissement de 50 milliards de dollars jusqu’en 2028, dont 36 milliards concernent l’exploration et la production de gaz et de pétrole.
Un an plus tôt, en décembre 2022, le président Abdelmadjid Tebboune avait fixé comme objectif de doubler la production de gaz du pays. Cette production, estimée à un peu plus de 100 milliards de mètres cubes par an, doit couvrir à parts égales les besoins locaux et les exportations.
Au début de ce mois, Sonatrach a également lancé une nouvelle phase du projet « Boosting Hassi R’Mel ». Ce projet vise à prolonger la viabilité du gisement de Hassi R’Mel, le plus grand du pays, et à augmenter les volumes extraits. Selon le site spécialisé Energy News, la production algérienne a déjà atteint 137 milliards de mètres cubes. L’objectif fixé est désormais de produire 200 milliards de mètres cubes par an d’ici 2028.