L’Algérie a réagi aux rumeurs faisant état de la suspension du commerce avec la France. La cellule de Communication auprès du Premier ministre a démenti, ce jeudi 7 novembre, des informations erronées et totalement infondées.
« Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien ambassadeur de France à Alger, dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie, au sujet de prétendues mesures restrictives au commerce, la cellule de Communication auprès du Premier ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées », rapporte l’agence APS.
L’ancien ambassadeur de France en Algérie n’est pas cité nomément par le communiqué, mais il s’agit bien de Xavier Driencourt. Ce dernier a, en effet, relayé mercredi 6 novembre un document non-authentifié sur son compte sur « X » portant sur une prétendue décision de l’Algérie de bloquer commerce avec la France.
« Pour remercier la France, l’Algérie décide de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France. Nous sommes décidément aveugles », a écrit l’ancien ambassadeur français à Alger à deux reprises, de 2008 à 2012 puis de 2017 à 2020. Depuis sa retraite, Driencourt enchaîne les sorties critiques et hostiles à l’égard de l’Algérie, adoptant un discours qui s’apparente à celui de l’extrême droite française.
Le document non officiel, qui a circulé sur les réseaux sociaux, a été également relayé par des médias français comme Le Figaro. Ce journal est allé jusqu’à rapporter que l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef) aurait convoqué lundi 4 novembre les banques algériennes pour les informer d’une nouvelle mesure : « les opérations d’import et d’export, de et vers la France, ne pourront plus être traitées ».
Le même journal affirme que « l’information a été donnée verbalement » et qu' »aucune note officielle n’existe ». Il cite « un document non authentifié » résumant ce qui s’est dit lors de cette prétendue réunion et qui a beaucoup circulé dans la communauté française, « alimentant les pires craintes ».
Ces rumeurs internviennent dans un contexte de crise entre l’Algérie et la France déclenchée fin juillet dernier suite à la décision de cette dernière de reconnaître « la souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental. Cette décision a été réitérée par le président français Emmanuel Macron lors de visite au Maroc du 28 au 30 octobre écoulé.
En 2022 et en raison de la question du Sahara occidental, l’Algérie avait également pris des mesures à l’égard de l’Espagne, à savoir le rappel de son ambassadeur à Madrid, la suspension du traité d’amitié et le gel du commerce avec ce pays. En mars la même année, le gouvernement de Pedro Sanchez avait annoncé son soutien au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007.
Après la nomination d’un nouvel ambassadeur à Madrid en novembre 2023, la mesure de gel du commerce a été levée près de deux ans et demi plus tard, par une note de la Banque d’Algérie adressée aux directeurs des banques commerciales le 6 novembre. « Les opérations de domiciliation bancaires des opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne doivent être traitées conformément à la réglementation de changes en vigueur », a écrit la banque centrale dans sa note.