Les cours du pétrole ont enchaîné une troisième séance consécutive de baisse, mercredi, sur un marché sans entrain, malgré le sursaut de la demande d’essence aux Etats-Unis.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a cédé 1,18%, pour clôturer à 81,90 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain de même échéance, dont c’était le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, a lui reculé de 1,38%, à 77,57 dollars.
Pour Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown, le prolongement de la politique monétaire agressive de la banque centrale américaine (Fed) pèse sur les marges financières des ménages et des entreprises, qui pourraient restreindre leurs dépenses en énergie.
Cette perspective inquiète les opérateurs, qui craignent pour la demande. Le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a néanmoins fait état, mercredi, d’un rebond de la demande d’essence.
Après six semaines consécutives sous le seuil symbolique des 9 millions de barils par jour, elle a atteint 9,3 millions durant la semaine achevée le 17 mai.
Autre témoin d’un regain, le taux d’utilisation des capacités des raffineries américaines est monté à 91,7%, au plus haut depuis quatre mois.
Ces chiffres ont permis aux cours de l’or noir de refaire un peu de leurs pertes, mercredi, mais n’ont pas suffi à les sortir de l’ornière.
Les opérateurs ont ainsi relevé, également, que les stocks commerciaux de brut aux États-Unis avaient augmenté de 1,8 million de barils, alors que les analystes tablaient, en moyenne, sur une baisse de 2 millions.
Même si ce décalage est principalement dû à un ajustement statistique qui a ajouté 9,6 millions de barils aux volumes arrivés sur le marché américain, le chiffre a fait mauvaise impression.
« Les stocks sont en hausse alors que la demande de pétrole et d’essence est très forte », a commenté John Kilduff, d’Again Capital. « Cela vous montre ce à quoi fait face le marché. »
Les prix du brut se rapprochent de leur plus bas de près de trois mois, enregistré mi-mai. John Kilduff n’exclut pas de voir le WTI se replier sous 75 dollars.
L’analyste n’écarte pas la possibilité que la demande s’essouffle rapidement après le week-end de Memorial Day (25 au 27 mai), qui correspond traditionnellement au début de la saison des déplacements estivaux aux États-Unis.
AFP