L’Algérie, via son ministère de l’Agriculture et du Développement rural a signé, ce mercredi, un accord-cadre avec la société qatarie « Baladna » pour la réalisation d’un projet intégré de production de lait en poudre dans les régions du sud du pays, notamment dans la wilaya d’Adrar.
Cet accord porte sur la réalisation d’un projet structurant consistant à la création de fermes d’élevage intégrées de vaches laitières et de la production de lait en poudre, à travers ce partenariat entre la société qatarie « Baladna » (51%) et l’Etat algérien (49%), représenté par le Fonds national d’investissement (FNI).
D’une superficie totale de 117.000 hectares, ce projet est composé de trois pôles contenant chacun une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre, a-t-on expliqué lors la cérémonie de signature.
Une fois concrétisé, ce projet permettra de produire localement 50% des besoins nationaux en poudre de lait de l’Algérie, d’approvisionner le marché local en viande rouge, outre sa contribution à l’augmentation du cheptel bovin national.
Un projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars
Ce projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars, devrait permettre la création de 5.000 postes d’emploi directs. De nombreuses facilitations ont été octroyées à ce projet notamment en matière d’accès au foncier, d’accompagnement et de financement, outre les avantages prévus par la loi 22-18 relative à l’investissement.
Le projet intégré de production de lait en poudre, l’un des produits de large consommation, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Etat visant le renforcement de la sécurité alimentaire.
Selon Baladna, « c’est le plus grand projet intégré de production laitière au monde. »
L’accord a été paraphé par la directrice générale de l’investissement agricole et du foncier au ministère, Souad Assous, et le président du Conseil d’administration de la société « Baladna », Mohamad Moutaz Al-Khayyat, en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa,
le ministre des Finances, Laâziz Faid, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, et le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun.
Ont été présents également à la cérémonie de signature, le Conseiller auprès du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux, Mohamed Boukhari, le wali d’Adrar, Larbi Bahloul, et des responsables de plusieurs institutions et organisations, ainsi que l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdelaziz Ali Al-Nama.
En Algérie, le lait et les produits dérivés constituent le deuxième poste de dépense alimentaire après les céréales. Le pays importe la quasi-totalité de sa consommation annuelle de lait en poudre qui tourne autour de 400.000 tonnes.
La valeur de la facture d’importation de poudre de lait pour l’année 2021 est estimée à environ 600 millions de dollars, avait indiqué, début 2022, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Khaled Soualmia.
Ce dernier avait précisé que l’ONIL importe environ 200 000 tonnes par an, ce qui équivaut à 47 à 50 % des besoins nationaux de cette substance, tandis que les usines privées importent le pourcentage restant.