Un rapport récent du Global Agricultural Information Network (GAIN), basé sur des données du Foreign Agricultural Service (FAS) relevant du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), souligne que les importations de blé pour l’Algérie devraient demeurer élevées au cours des campagnes commerciales 2023-2024 et 2024-2025, principalement en raison de la faible production nationale due à des conditions météorologiques peu favorables.
Le rapport, rapporté par Le Soir d’Algérie dans son édition de ce mardi 16 avril, indique que les précipitations et l’humidité du sol en dessous de la moyenne devraient entraîner une production de blé et d’orge inférieure à la normale pour l’année commerciale 2024-2025. Ainsi, les importations de blé pour l’année 2023-2024 sont prévues à 8,7 millions de tonnes, un chiffre élevé par rapport aux années précédentes, et devraient rester stables pour la saison à venir. Les importations d’orge devraient également atteindre 700.000 tonnes selon le même document.
L’analyse du FAS souligne que l’Office algérien des céréales (OAIC), en tant qu’importateur exclusif de blé en Algérie, maintient un rythme soutenu d’importations, en particulier en provenance de la Russie. Malgré le conflit en cours dans la région de la mer Noire, l’Algérie continue d’importer du blé russe, permettant à ce dernier de gagner des parts de marché au détriment d’autres sources, notamment le blé français. Le FAS estime que la Russie pourrait expédier 2,5 millions de tonnes de blé en Algérie d’ici juin prochain.
Malgré les efforts du gouvernement algérien pour renforcer la production locale de céréales, les prévisions du FAS indiquent que la production de blé pour l’année commerciale 2024-2025 devrait être de 2,7 millions de tonnes, tandis que celle d’orge devrait atteindre 1 million de tonnes. Ces chiffres reflètent une baisse par rapport à l’année précédente, où l’Algérie a produit environ 3,7 millions de tonnes de blé et 1,4 million de tonnes d’orge.
L’Algérie demeure fortement dépendante des importations pour répondre à sa demande de blé, qui représente 60% de sa ration alimentaire nationale. Le pays est le deuxième plus grand consommateur de blé en Afrique du Nord, après l’Égypte, avec une consommation annuelle moyenne de 11 millions de tonnes.
Pour l’année commerciale 2024-2025, le FAS prévoit des stocks de clôture à 5,4 millions de tonnes, légèrement en hausse par rapport à l’année précédente. Le gouvernement a lancé des mesures visant à augmenter les capacités de stockage de céréales, notamment la construction de 350 centres locaux de stockage et la réhabilitation de 16 centres de stockage existants.
De plus, la construction de 30 nouveaux silos dans les ports et centres est prévue dans le but d’augmenter les capacités de stockage à 9 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes actuellement, afin d’améliorer la sécurité alimentaire en assurant un approvisionnement adéquat en céréales pour la population.
Enfin, pour le FAS, bien que des efforts soient déployés pour renforcer la production nationale de céréales et améliorer les capacités de stockage, l’Algérie reste confrontée à des défis persistants en matière de sécurité alimentaire, notamment en raison de conditions météorologiques défavorables et de dépendance accrue visà-vis des importations étrangères.