L’Algerian Energy Company (AEC) envisage de réaliser des stations mobiles de dessalement de l’eau de mer, dans le cadre d’un partenariat, en vue de répondre aux besoins urgents en eau des petites agglomérations et du secteur agricole.
Cette annonce a été faite Mohammed Boutabba, directeur général de l’AEC, une filiale du groupe Sonatrach, qui intervenait ce mardi sur les ondes de la radio Chaîne 3, en précisant que l’entreprise est « en train de réfléchir et de concevoir une stratégie ainsi que de choisir un partenaire pour réaliser des stations de dessalement conteneurisées mobiles d’une capacité de 2.500 à 2.700 mètres cubes par jour (m3/j), pour qu’elle puisse aller à la rescousse de n’importe quelle petite agglomération que ce soit pour de l’eau potable ou pour de l’eau destinée à l’agriculture ».
Dans un premier temps, ce projet sera lancé dans le cadre d’un « petit partenariat et par la suite le lancement se fera avec un taux d’intégration des composants à hauteur de 40% à l’horizon 2025 », a-t-il précisé, ajoutant que « ces stations seront éparpillées un peu partout dans le pays et elles seront fabriquées selon la demande ».
Après la réalisation de ces installations, M. Boutabba a expliqué que l’entreprise va entamer la deuxième phase du processus, à savoir « la sécurisation des stations de dessalement » à travers la fabrication locale des équipements. Pour ce faire, tous les intrants en consommables doivent être fabriqués en Algérie et supervisés par l’AEC qui assurera la maintenance et l’exploitation., a-t-il dit, en évoquant les systèmes de filtration qui doivent être « entièrement fabriqués en Algérie », notant que « ce projet est en cours d’exécution et sera mis en œuvre à court terme ».
En outre, le DG de l’AEC a expliqué que le dessalement de l’eau de mer est une alternative incontournable, voire stratégique, pour pallier le manque de pluviométrie à l’origine du stress hydrique. Selon lui, l’Algérie produit 2.1 millions de m3par jour, et avec le lancement du programme complémentaire, constitué pratiquement de cinq nouvelles stations, la capacité de production additionnelle atteindra un million et demi de m3 par jour. « Ce qui permettra une production totale de 3.6 millions de m3 par jour d’ici décembre 2024″, explique–t-il.
S’agissant de l’implantation de ces stations en cours de réalisation, l’intervenant indique qu’elles sont réparties sur le littoral national, à commencer par Oran où une station est réalisée sur Cap Blanc, en raison du stress hydrique bien prononcé dans la région. Et d’ajouter que les quatre suivantes sont respectivement installées à Fouka (Alger), pour Blida et l’Algérois, à Cap Djinet (Boumerdès), à Toudja (Bejaia) et la dernière est située à l’extrême Est dans la wilaya d’El Taref. Elles sont toutes montées, poursuit-il, par des filiales de Sonatrach, citant dans l’ordre l’AGCB, la GTP, l’ENAC et SARPI et Cosider pour la station de Fouka.
Selon M. Boutabba, la capacité unitaire journalière de chaque station est conséquente puisqu’elle suffit pour 3 millions d’habitants. Car, précise-t-il, hormis Alger et Oran à forte concentration d’habitants, les autres stations peuvent être considérées comme installations d’envergure.
Avant 2020, a-t-il rappelé, l’eau dessalée était réservée aux moments de stress hydrique plus aigus, notamment en saison estivale. « Avant 2020, le dessalement d’eau de mer représentait 18% du volume global d’eau consommée. Actuellement, avec le stress hydrique, nous sommes obligés de faire du dessalement une solution pérenne et non conjoncturelle », a-t-il dit.
Pour M. Boutabba, ces stations de dessalement d’eau de mer épargneront notre population du stress hydrique. « La problématique de l’eau ne se posera plus en Algérie », estime l’orateur, précisant que les 40% des eaux conventionnelles viendront des forages et des barrages pour servir à l’irrigation agricole.