Le secteur de l’Energie s’attelle, dans le cadre de la transition et de l’efficacité énergétique, à l’élaboration d’un modèle énergétique prospectif couvrant plusieurs secteurs, notamment ceux énergivores, à l’instar de l’éclairage public représentant 40% de la consommation globale de l’électricité en Algérie, a indiqué, mardi à Alger, le secrétaire général (SG) du ministère de l’Energie et des Mines, Abdelkrim Aouissi, cité par l’agence APS.
S’exprimant lors des travaux de l’Atelier africain sur l’efficacité énergétique dans le domaine de l’éclairage public, M. Aouissi a fait savoir que l’Algérie avait élaboré un programme visant le renforcement de l’efficacité énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables, avec la mise en place de toutes les mesures et incitations en faveur des secteurs énergivores dont l’éclairage public, afin de préserver et de valoriser les ressources énergétiques tout en limitant l’émission des gaz à effet de serre.
« Aussi, un modèle énergétique national est en cours de réalisation, en collaboration avec les secteurs énergivores, lequel permettra de cristalliser une vision prospective concernant les scénarios de transition énergétique à travers l’introduction des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, ou encore ceux relatifs à l’efficacité énergétique dans tous les secteurs, dont les Transports, l’Industrie, l’Habitat et l’Eclairage public », révèle le même responsable.
Ce modèle permettra de mettre en place une feuille de route à moyen et long termes dans l’objectif de garantir outre la sécurité énergétique, une transition énergétique souple, selon le SG du ministère qui a cité, entre autres objectifs, « la mise en place des procédures relatives à l’efficacité énergétique par l’introduction de nouvelles solutions à même de réduire la demande nationale sur l’énergie ».
La consommation de l’éclairage public s’élevait à 6.500 mégawatts en 2021
Evoquant l’importance du réseau national d’éclairage public, notamment dans le contexte de l’expansion du réseau routier urbain et autoroutier, M. Aouissi a rappelé que la consommation globale de l’éclairage public s’élevait à 6.500 mégawatts en 2021, soit 40 % de la consommation électrique globale dans le pays, d’où la nécessité de concrétiser le programme national d’efficacité de l’éclairage public et de rationaliser sa consommation.
Les pouvoirs publics ont procédé, ces dernières années, à la généralisation de l’éclairage public efficace dans toutes les régions du pays, y compris l’utilisation de l’énergie solaire, en sus de la rénovation du parc d’éclairage public et l’utilisation progressive des lampes économiques (LED) dont le taux dépasse actuellement les 30 % à l’échelle nationale, a-t-il précisé.
M. Aouissi a ajouté que cette initiative sera renforcée par « le lancement d’un programme d’utilisation de l’énergie solaire dans l’éclairage public, qui débutera dans un premier temps dans le sud du pays, d’autant plus que l’Etat compte encourager l’industrie locale des lampes économiques afin de réduire la facture d’importation.
De son côté, le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Merouane Chabane, qui organise cette rencontre en collaboration avec la Commission africaine de l’énergie (AFREC), a évoqué la feuille de route lancée par l’Algérie en matière de transition énergétique d’ici à 2035.
Cette feuille de route constitue l’une des priorités du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et vise à renforcer les capacités de production d’énergies renouvelables jusqu’à 15 gigawatts, tout en réduisant d’au moins 15% la consommation nationale d’énergie primaire.
21,5 milliards d’euros pour les énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie
Deux programmes ont été lancés dans ce sens, le premier est lié aux énergies renouvelables en vue de réaliser des centrales électriques à partir de ressources renouvelables, notamment l’énergie solaire photovoltaïque, alors que le deuxième programme concerne le volet Maîtrise de l’énergie dans les domaines des bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels et des transports sous la supervision de l’agence, indique M. Chaabane.
Il a indiqué, à ce propos, que l’Etat avait alloué plus de 3.000 mds DA, soit l’équivalent de 21,5 milliard d’euro à ces programmes. »
Pour sa part, le chef exécutif de la Commission africaine de l’énergie (AFREC), Rachid Ali Abdallah, a mis en exergue l’importance de l’efficacité énergétique dans l’intégration du marché énergétique continental, compte tenu des défis qu’impose le faible accès à l’énergie électrique en Afrique en général, soulignant que la complémentarité territoriale était une priorité de développement pour l’UA, incluse dans son agenda 2063.
Evoquant le programme africain de l’efficacité de l’énergie, supervisé par l’AFREC, M. Abdallah a indiqué qu’il visait à « rendre l’éclairage public et les appareils électriques du continent plus efficaces grâce à un travail stratégique intégré sur la politique de l’énergie au niveau continental ».
A ce propos, il a fait savoir que la commission veillait à l’élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action pour l’efficacité énergétique en Afrique, en créant un environnement qui facilite le commerce et l’investissement et en adoptant les meilleures techniques et pratiques.
Le Chef exécutif de la Commission a, également, ajouté que l’application des normes d’efficacité énergétique et la rationalisation de la consommation de l’énergie dans l’éclairage public à l’échelle mondiale pourraient réduire la consommation de 13% à 8% à l’horizon 2030, soulignant qu’il était nécessaire d’établir des mécanismes de coopération territoriale et de coordonner les politiques en termes d’efficacité énergétique en Afrique.