Le constructeur automobile italien Fiat, du groupe Stellantis, a inauguré ce lundi 11 décembre une usine en Algérie.
Située dans la zone industrielle de Tafraoui à Oran, cette usine, qui s’étend sur 40 hectares, a été officiellement ouverte en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, et de représentants des autorités italiennes et algériennes.
L’usine assemblera divers modèles de la gamme Fiat, dont la très populaire 500 hybride (essence-électricité). La capacité initiale de production est fixée à 50.000 unités, mais elle devrait atteindre 90.000 d’ici 2026.
Ce projet devrait également créer 1.200 emplois à terme. L’usine a employé 300 travailleurs, durant l’année en cours, et 300 autres devraient l’être en 2024, dont une grande partie a été formée dans le cadre d’un programme de coopération entre l’entreprise « Stellantis » et le secteur de la Formation et de l’Enseignement professionnels.
« tout projet d’assemblage de pièces et composants sans valeur ajoutée est inacceptable »
Intervenant à l’occasion de l’inaguration de l’usine, le ministre Ali Aoun a indiqué que « l’attrait de l’investissement étranger dans la fabrication automobile est aujourd’hui l’une de nos priorités, en tant que nécessité pour le soutien de différents secteurs et la relance de l’économie nationale ».
Il a ajouté que « de ce point de vue, plusieurs contrats de partenariat gagnant-gagnant seront signés, afin d’acquérir de l’expérience dans ce domaine, de former une main d’œuvre qualifiée et de travailler à l’intégration de la production de pièces et composants pour atteindre un taux d’intégration significatif, afin de commercialiser la voiture +Made in Algeria+ », soulignant que « désormais, tout projet d’assemblage de pièces et composants sans valeur ajoutée est inacceptable ».
M. Aoun a indiqué que le lancement de ce projet sera suivi d’autres projets similaires qui « répondent aux normes d’intégration et de valeur ajoutée dans un avenir durable ».
Un point de départ d’une véritable industrie automobile en Algérie
Le ministre a estimé que « le choix de ce jour, coïncidant avec la commémoration du 63e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 pour inaugurer l’usine Fiat, est un point de départ d’une véritable industrie dans le domaine de l’automobile dans notre pays, avec la contribution d’un de nos partenaires italiens ».
M. Aoun a déclaré qu' »en plus de la bonne réputation dont jouit le constructeur automobile italien Fiat, cette marque sera la première à être fabriquée localement, étant donné que l’entreprise italienne s’est engagée à atteindre des taux d’intégration qui répondent aux exigences de développement et des cahiers de charges ».
Il a, en outre, souligné « la nécessité du respect des engagements pris par l’usine et nous nous engageons, en tant que pouvoirs publics, à assurer le soutien de tous les projets d’investissement visant à créer des richesses et des opportunités d’emploi ».
Carlos Tavares promet un taux d’intégration de 35% en 2026
Le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, a exprimé sa satisfaction quant à la réalisation rapide de ce projet, soulignant que l’usine avait été achevée en un temps record d’un an. « Nous avons achevé une usine en un temps record d’un an », a-t-il déclaré, à propos du projet lancé en novembre 2022 moyennant un investissement initial de 200 millions d’euros. M. Tavares a promis d’atteindre un taux de fabrication locale de pièces automobiles de 35% en 2026, « soit deux ans avant la date fixée par le gouvernement pour atteindre les 30% ».
Le vice-ministre italien des Entreprises, Valentino Valentini, a souligné l’importance historique de Fiat en tant que symbole du « miracle italien de l’industrie de l’après-guerre ». Il a affirmé que les véhicules produits en Algérie dont des hybrides seront au « plus haut niveau technique » et et s’inscrivent dans le contexte de lutte contre le changement climatique.
A l’occasion de l’inauguration de l’usine, il a été procédé à la livraison de la première voiture Fiat produite en Algérie. La première cliente a acquis un modèle Fiat 500 hybride commercialisé depuis le mois de mai dernier sur le marché algérien, qui est désormais assemblé au sein de l’usine d’Oran.
Par ailleurs, une lettre d’intention pour l’extension du projet industriel du groupe « Stellantis » en Algérie a été signée entre le Ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique et le groupe pour augmenter la capacité de production de cette usine, qui sera orientée vers le marché local et l’exportation.