Le ministre de l’Hydraulique, Tahar Derbal a instruit, samedi à Alger, les responsables du secteur à l’effet de mobiliser tous les moyens, à même d’augmenter la capacité d’épuration des eaux usées, avec pour objectif d’exploiter 60% des quantités récupérées, afin de faire face au stress hydrique dû aux effets des changements climatiques.
Le ministre intervenait à l’ouverture d’une Journée d’études consacrée à la valorisation des eaux usées épurées dans plusieurs domaines, tels l’agriculture, l’industrie et l’usage urbain, organisée au siège du ministère sous le slogan « Valorisation des eaux usées épurées dans l’agriculture et l’industrie: expériences et perspectives », en présence de cadres du secteur, de directeurs de wilaya des ressources en eau, ainsi que de responsables d’institutions et entreprises sous tutelle, rapporte l’agence APS.
Pour atteindre cet objectif, le ministre a rappelé, dans son intervention, la mise en place d’un important programme d’investissement axé sur la remise en service des stations à l’arrêt, l’augmentation des capacités de production des stations d’épuration, l’enregistrement des opérations de réalisation, de réhabilitation et d’extension des stations d’épuration, l’enregistrement des opérations de réalisation de nouveaux systèmes de traitement tertiaire, ainsi que la réalisation de nouvelles stations d’épuration.
A cet égard, M. Derbal a souligné le rôle des directeurs de wilaya des ressources en eau, ainsi que des cadres de l’Office national de l’assainissement et de l’Office national de l’irrigation et du drainage, appelés à travailler pour « la mise en œuvre de ce choix sur le terrain et veiller à atteindre cet objectif », compte tenu de son « importance capitale pour notre économie nationale, dans le contexte des conditions climatiques prévalant dans le monde ces dernières années et de la nouvelle orientation de l’Etat axée sur le développement de l’agriculture pour atteindre la sécurité alimentaire et la diversification de l’industrie nationale ».
Dans ce contexte, M. Derbal a rappelé les instructions données par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, lors du conseil des ministres du 14 novembre dernier, lorsqu’il a ordonné d’augmenter la capacité d’épuration des eaux usées et de leur récupération, avec pour objectif d’exploiter 60 % des quantités récupérées.
Capacité de traitement de 442 millions m3/an
Concernant la stratégie du secteur pour l’exploitation des eaux usées épurées, M. Derbal a révélé que les investissements « gigantesques » lancés par l’Etat dans le domaine de l’assainissement avaient permis de réaliser 213 systèmes d’épuration, d’une capacité de traitement théorique équivalente à 1 milliard de mètres cubes par an, et une capacité de traitement actuelle de 442 millions de mètres cubes par an, soit un taux de 44%.
Le ministre a estimé que l’organisation de cette Journée d’études constituait un « départ réel et effectif pour cette démarche », appelant les parties chargées de l’exploitation des systèmes d’assainissement à « veiller à fournir des eaux de qualité conforme à la législation et aux lois ».
Lors d’une conférence de presse en marge des travaux de cette Journée d’études, M. Derbal a précisé que l’objectif fixé par le président de la République d’exploiter 60% des eaux usées épurées « est stratégique » et « doit être atteint selon un calendrier bien défini, notant que le taux est actuellement de 10% ».
Il a, également, indiqué qu’une enveloppe de 40 milliards DA avait été allouée pour la remise en service des systèmes d’épuration à l’arrêt, l’extension des systèmes qui fonctionnent à plein régime, ainsi que des projets de réhabilitation des systèmes qui ont connu certaines lacunes dans leur rendement.
En ce qui concerne l’avancement du projet d’aménagement d’Oued El Harrach, M. Derbal a révélé qu’il « est prévu de réceptionner ce projet au cours du premier trimestre de l’année prochaine », rappelant le lancement « prochain » d’une étude pour le réaménagement de Oued Mazafran (Alger).
A noter qu’à l’occasion de cette Journée d’études, un accord-cadre a été signée entre l’Office national de l’assainissement et l’Office national de l’irrigation et du drainage pour la réutilisation des eaux épurées.