La marque allemande Opel a acté son retour sur le marché algérien, le 15 novembre en cours, après six ans d’absence. La marque, appartenant au groupe automobile Stellantis, pour son retour en Algérie, a lancé la commercialisation de trois modèles de ses voitures, à savoir le Mokka, l’Astra et le Grandland. Opel, via son distributeur officiel, Halil Commerce & Industrie (HCI), prévoit de commercialiser 4000 voitures d’ici la fin de l’année 2023.
Cependant, deux des trois modèles proposés par Opel, le Mokka et l’Astra, sont équipées par le moteur Puretech 1.2, dont la fiabilité suscite des inquiétudes chez les consommateurs algériens. Les inquiétudes sont exprimées sur les réseaux sociaux, où on peut lire de nombreux commentaires des internautes algériens au sujet du moteur Puretech 1.2.
Interrogé récemment au sujet de la fiabilité de ce moteur, le PDG d’Opel, Florian Huettl, s’est contenté de répondre : « La qualité est au cœur de nos préoccupations, tant pour le design, la conception, la fabrication, de durabilité ou encore de services qu’on propose aux clients. » « Soyez rassurés que nous faisons absolument tout pour que l’expérience du client avec nos produits et services soit au meilleur niveau. Autant dire, à hauteur des attentes-qualité qu’il est en droit d’avoir et d’exiger d’une marque allemande. », a-t-il dit dans un entretien paru dans le journal Le Soir d’Algérie le 18 novembre.
Ces préoccupations des conommateurs algériens rejoignent celles déjà soulevées en France, mettant en lumière les problèmes récurrents liés à ce moteur. Les inquiétudes portent sur la fiabilité du moteur en raison des retours négatifs en provenance d’Europe, signalant des défauts, notamment au niveau de la courroie de distribution du bloc essence Puretech 1.2.
L’association de protection des consommateurs UFC Que Choisir en France a qualifié les problèmes rencontrés par les propriétaires de véhicules équipés du Puretech 1.2 de « gros soucis », allant même jusqu’à la « rupture du moteur ». En août 2023, l’association a révélé que Stellantis avait procédé à des dédommagements « au cas par cas », sans toutefois reconnaître un « problème de conception ».
En 2020, la Commission européenne avait émis une alerte concernant ce moteur dans 14 pays, entraînant un rappel de produits en France en raison de l’endommagement de la courroie de distribution, augmentant ainsi le risque d’accidents graves. Selon UFC Que Choisir, le problème résidait dans la dégradation prématurée de la courroie de distribution due au vieillissement accéléré de l’huile.
Le moteur Puretech 1.2, initialement salué en 2013 en France en remportant le titre de « moteur de l’année » à quatre reprises, a connu des défaillances quelques années plus tard. La conception particulière de la courroie de distribution, qui baigne dans l’huile, peut entraîner des dommages lorsque la qualité du lubrifiant se détériore.
En Europe, Stellantis a rappelé environ 500 000 véhicules équipés du moteur Puretech 1.2 au cours de deux campagnes en 2020 et à la fin de 2022. Les propriétaires concernés ont été invités à effectuer des vérifications gratuites chez les agents agréés.
Face à la menace d’une tournure judiciaire, un avocat au Barreau de Paris, Me Christophe Lèguevaques, représentant des clients de Stellantis, a lancé en juin dernier une action collective pour obtenir l’indemnisation des clients touchés. En cas d’échec des négociations, des recours judiciaires pourraient être envisagés, signalant ainsi un potentiel litige croissant pour Stellantis. La demande d’accès aux informations techniques détenues par le constructeur pourrait également être envisagée en l’absence d’un accord d’indemnisation satisfaisant pour les propriétaires de véhicules concernés.