Si le dossier de l’adhésion de l’Algérie au groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) est « définitivement clos« , comme annoncé début octobre dernier à la presse nationale par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le processus d’adhésion de l’Algérie à la Nouvelle Banque de Développement (NBD) ou banque des Brics « est bien engagé et suit son cours », a fait savoir le ministre des Finances, Laaziz Faïd. Pour rappel, l’Algérie y a déjà placé 1,5 milliard de dollars dans cette banque.
« Concernant l’accession de l’Algérie à la Nouvelle Banque de développement, connue pour être la banque des Brics, il est utile de rappeler que la NDB est une institution financière qui a pour mission d’appuyer les pays en développement, à travers l’expertise et les financements, dans la mise en place de projets de développement et de les accompagner dans leur processus de transformation économique », a indiqué M. Faïd lors d’une interview accordée au journal El Watan et publiée ce jeudi 9 novembre.
« L’adhésion à la NDB est un processus distinct de celui des Brics », a expliqué le ministre, qui a précisé que « la volonté de l’Algérie de faire partie de la NDB résulte de sa conviction de la nécessité de diversifier ses partenaires multilatéraux de développement. » « A cet égard, je vous confirme que le processus d’adhésion de l’Algérie à la NDB est bien engagé et suit son cours, et que l’accord de principe a été donné par le conseil d’administration de la banque lors de sa réunion du 14 août », a-t-il révélé.
Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, pour rappel, avait été chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour représenter l’Algérie au Sommet des Brics, tenu en août dernier à Johannesbourg (Afrique du Sud). A l’issue de ce sommet, les Brics avaient décidé d’élargir le groupe en accueillant six nouveaux membres : l’Argentine, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Iran, l’Egypte et l’Ethiopie, qui rejoindront le bloc dès janvier 2024. Les candidatures de plusieurs pays dont l’Algérie pour rejoindre les Brics n’avaient pas été retenues.
Interrogé sur la non adhésion de l’Algérie au groupe, M. Faïd est revenu sur le Sommet des Brics de Johannesbourg organisé les 22 et 23 août 2023, durant lequel « l’élargissement des Brics était l’une des questions centrales inscrites à l’ordre du jour des travaux de ce sommet et qui vient appuyer les principes que ce groupe proclame en matière d’ouverture, d’inclusivité et d’expansion du partenariat avec le «Sud global». »
« Plusieurs pays, dont l’Algérie, avaient d’ailleurs exprimé un intérêt pour être membres des Brics. L’Algérie avait alors pris acte de la décision de ce sommet d’inviter six nouveaux pays à adhérer au groupe, tout en saluant cette démarche entreprise par les Brics en vue de promouvoir un multilatéralisme basé sur les principes du partenariat, d’équité et d’inclusivité », a indiqué M. Faïd.
Et d’ajouter : « Dans ce cadre, il est important de souligner que l’intérêt exprimé par l’Algérie pour adhérer à ce forum a été motivé par le souci de contribuer davantage à la consolidation des efforts déployés à l’échelle internationale, visant à rechercher collectivement des solutions novatrices et à asseoir les contours d’un avenir commun caractérisé par la coopération et la solidarité. »
« L’Algérie est connue pour ses principes et traditions qui ont de tout temps façonné sa politique étrangère et constitué le moteur de son engagement diplomatique à travers le monde », a-t-il souligné, et de rappeler : « Notre pays a toujours été porteur d’une vision ambitieuse du monde, qui puise ses racines dans un ensemble de valeurs fondamentales, telles que le respect de la souveraineté des Etats, la promotion de la diversité et le rejet de toutes sortes de domination et d’ingérence étrangères. »
« Fidèle à ses valeurs et traditions, l’Algérie continuera à travailler avec toutes les composantes de la communauté internationale, au sein et en dehors du groupe des Brics, pour œuvrer à bâtir un système international de gouvernance dans une perspective de durabilité et d’inclusion en s’appuyant sur les principes de justice, d’équité et d’une multipolarité harmonieuse », a indique le ministre des Finances.
« Il est important de souligner que le traitement médiatique réservé à cette question a été exagéré et que l’approche adoptée par certains médias manquait souvent de pertinence, ne permettant ainsi pas d’éclairer correctement l’opinion publique sur certains faits et enjeux liés à cette adhésion », a-t-il conclut à ce sujet.