Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a évoqué, ce mardi, au Conseil de la nation, la révision de la politique des subventions.
Répondant aux préoccupations des sénateurs à ce sujet, le ministre a rappelé que « le dossier de la suppression des subventions est sur la table du gouvernement », ajoutant que l’article 187 de la loi de finances de 2020 prévoyait la révision de la politique de subvention en s’orientant vers les aides ciblées.
« Le Gouvernement, représenté par les services du ministère des Finances, travaille sur ce dossier complexe et sensible, étroitement lié à la numérisation du secteur, car nous ne saurons avancer dans cette optique sans la réalisation de la transition numérique », a-t- il ajouté, selon l’agence APS.
M. Faid a, en outre, fait savoir que le ministère des Finances sera doté, le 15 décembre 2023, d’un « Data Center », et « à partir de cette phase nous entamerons le parachèvement de cette opération », a-t-il dit.
La révision de la politique des subventions avait été abordée à plusieurs reprises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. En avril 2022, lors d’une entrevue avec des médias nationaux, le président Tebboune avait annoncé la constitution d’une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques en vue de passer de subventions généralisées vers des subventions orientées aux véritables bénéficiaires, et ce, avec l’association de l’ensemble des parties prenantes.
Cette commission regroupera des représentants de « l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisé », avait-il précisé, assurant que le Gouvernement ne prendra aucune décision de manière unilatérale.
Il avait expliqué que « les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu’elles représentent l’un des principes de l’Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er novembre ». « Il s’agit seulement d’orienter les subventions au profit des véritables bénéficiaires », avait-il rassuré.
A noter que l’Algérie consacre chaque année entre 12 et 14 milliards de dollars aux subventions de plusieurs produits. Ces transferts sociaux, selon le jargon des économistes, visaient notamment à soutenir les prix des produits et services de premières nécessité, de manière â ce qu’ils soient accessibles à tous, quels que soient les niveaux de revenus.
Cette politique de soutien des prix est mise à contribution dans divers domaines, parmi lesquels, on peut citer les produits de consommation de première nécessité, l’énergie, les loyers des logements sociaux, les aides à l’emploi des jeunes, les aides multiformes au profit des enfants de familles pauvres, la péréquation des prix du transport de marchandises et de voyageurs à destination des wilayas du sud etc.