Un décret exécutif publié au Journal officiel n°67 fixe la liste des secteurs, des personnels et des fonctions, auxquels le recours à la grève est interdit.
« La liste des secteurs concernés par l’interdiction de recourir à la grève englobe les domaines de la défense et de la sécurité nationales, ainsi que les secteurs stratégiques et sensibles en termes de souveraineté ou de maintien des services essentiels d’intérêt vital pour la Nation », explique l’article 8 du décret signé par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
« Elle vise, également, à maintenir la continuité des services publics essentiels et à assurer l’approvisionnement en besoins essentiels du pays et de la population dont l’interruption pourrait exposer le citoyen à des risques pour sa vie, sa sécurité ou sa santé, ou potentiellement conduire, par les conséquences de la grève, à une crise grave », précise la même source.
Ces secteurs comprennent, notamment les services de la justice, de l’intérieur, de la protection civile, des affaires étrangères, des finances, des affaires religieuses, de l’énergie, des transports, de l’agriculture, de l’éducation et de la formation et de l’enseignement professionnels, selon la même source.
Selon l’article 9 du même texte, « la liste des personnels et des fonctions dans les secteurs prévus dans les dispositions de l’article 8 ci-dessus, ou de ceux assurant des fonctions d’autorité au nom de l’Etat et interdits de recourir à la grève comprend : les magistrats ; les fonctionnaires nommés par décret ou en poste à l’étranger ; les personnels des services de sécurité ; les agents de sécurité interne en mission de protection des sites et établissements ; les personnels des services de la protection civile ; les agents des services d’exploitation du réseau des transmissions nationales des ministères chargés de l’intérieur et des affaires étrangères ».
La liste comprend aussi « les agents actifs des douanes ; les corps de l’administration pénitentiaire ; les imams des mosquées ; les contrôleurs de la navigation aérienne et maritime ; les personnels des établissements comprenant des installations sensibles et stratégiques ; les personnels des centres de contrôle d’installations, de téléconduite du système électrique national et des réseaux d’énergie ; les agents appartenant aux corps spécifiques de l’administration des forêts ; les directeurs d’établissements publics de l’éducation nationale et le personnel d’inspection dans les secteurs de l’éducation, de la formation et de l’enseignement professionnels. »
Liste des secteurs nécessitant un service minimum obligatoire
Le décret exécutif fixe également la liste des secteurs d’activités et des postes de travail nécessitant la mise en œuvre d’un service minimum obligatoire. La liste des secteurs d’activités nécessitant la mise en œuvre d’un service minimum obligatoire comprend « les services publics de santé de permanence, des urgences, de dispensation et de distribution des médicaments et les laboratoires d’analyses médicales ; les services chargés de la production, de l’approvisionnement et de la distribution de produits sanitaires, notamment les produits pharmaceutiques et les dispositifs médicaux ; les services de l’administration publique chargés des activités diplomatiques de l’Etat ; les services de l’administration de la justice ; les services de manutention portuaire et aéroportuaire et de transport des produits reconnus dangereux, rapidement périssables ou liés aux besoins de la défense nationale ; les services des inhumations et des cimetières » ;
Elle comprend également « les services liés au fonctionnement du réseau national de télécommunications, de la radio, de la télévision et de la télédiffusion, et les services liés directement à la production d’énergie destinée à alimenter le réseau de télécommunications, ainsi que les services indispensables au fonctionnement des centres de transit des télécommunications nationales et à la maintenance du réseau des transmissions nationales ; les services liés à la production, au transport, au chargement et à la distribution de l’électricité, du gaz, des hydrocarbures, des produits pétroliers et de l’eau ».
Aussi, « les services municipaux d’enlèvement des ordures au sein des structures sanitaires et des abattoirs, les services de contrôle sanitaires, y compris les services phytosanitaires et vétérinaires opérant aux frontières, au niveau des ports et aéroports, les services vétérinaires publics et privés et les services de désinfection ; les services d’enlèvement, de transport, d’entreposage, de traitement, de transformation ou d’élimination des ordures ménagères et de tous déchets ménagers, ainsi que les déchets similaires provenant des activités industrielles, commerciales, artisanales et autres qui, de par leur nature et leur composition, sont assimilables aux déchets ménagers relevant des municipalités et des autres secteurs concernés ».
Elle concerne aussi « les services responsables des relations financières avec l’étranger auprès de la Banque d’Algérie et des banques commerciales ; les services administratifs des impôts, du trésor public, du contrôle budgétaire, les services administratifs responsables de l’application de la législation et de la réglementation douanière et de la perception des droits et taxes à l’importation et à l’exportation, les services administratifs du domaine national et de la conservation foncière ; les services des compagnies d’assurance contre les risques ; les services d’accueil, de protection et d’accompagnement des personnes âgées, des personnes à besoins spécifiques et de l’enfance assistée et en danger ».
Elle comprend également « les services liés à la sécurité des moyens de transport, notamment la météorologie, la signalisation maritime et ferroviaire y compris la surveillance des passages à niveau, les services de transport, des télécommunications directement liés à la sauvegarde des vies humaines et aux opérations de remorquage ou de sauvetage des navires ; les services liées à la dispense des programmes pédagogiques, à l’attribution des notes, aux réunions des conseils des classes, aux délibérations, aux examens scolaires et professionnels à caractère local, régional et national tout au long de leur déroulement, y compris le travail de correction de ces examens dans toutes les structures relevant des secteurs de l’éducation nationale, de la formation et de l’enseignement professionnels et de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ;
Sont concernés « les services en charge de prestations liées à la restauration, à l’hébergement, au transport et à la santé dans toutes les structures relevant des secteurs de l’éducation nationale, de la formation et de l’enseignement professionnels ainsi que de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; les services des transports terrestres, ferroviaires, aériens et maritimes, y compris les services d’autoroutes et ses annexes, et les ports, les aéroports, les gares routières et ferroviaires pour les voyageurs ;
La liste comprend aussi « les services postaux et courrier express, les bureaux de poste, les centres financiers, les centres de tri et les centres de distribution et les services de communications, de communications par satellite et de communications téléphoniques mobiles ; les services agricoles et les services chargés de la production, de l’approvisionnement et de la distribution de produits alimentaires à large consommation et les services administratifs de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, les inspections et les laboratoires de répression des fraudes ; les services des caisses de sécurité sociale, des mutuelles sociales et de l’inspection du travail ; les services de l’administration communale chargés de l’état civil. »
Le service minimum obligatoire « ne peut être inférieur à 30% de l’effectif total des travailleurs concernés par la grève », selon le décret exécutif.